Mohamed Merah expliquait poursuivre "un but précis" dans le choix de ses victimes, selon ses conversations avec la police lors du siège de son appartement les 21 et 22 mars, échanges dont Libération publie 173 pages mardi sur son site internet. Dans son édition papier, le quotidien explique avoir eu accès aux retranscriptions de quatre heures de ces conversations, qui s'étalent entre 07H34 et 22H44 le mercredi 21 mars, et dont il a expurgé les "passages les plus abjects".
"Je tue les militaires en France parce qu'en Afghanistan, ils tuent mes frères. Je tue des juifs en France, parce que ces mêmes juifs-là (...) euh tuent des innocents en Palestine", poursuit Merah. "Si j'aurais tué des civils (sic), la population française aurait dit que, heu voilà, c'est un fou d'Al-Qaïda, c'est juste un terroriste."
Quand son interlocuteur le pousse à se confier, Merah, avoue que son premier meurtre, celui d'un parachutiste commis le 11 mars à Toulouse, fut "éprouvant". Mais il dit avoir eu le "coeur apaisé" après la deuxième tuerie le 15 mars à Montauban où il a abattu deux autres militaires et en a très grièvement blessé un troisième.
"Et, comme il était apaisé, je voulais refaire ça à chaque fois et (...) de récidiver dans mes opérations, je me sentais de mieux en mieux", poursuit-il.