Au lendemain de la mort de Mohamed Merah, Jean-Pierre Filiu, spécialiste du djihadisme a souligné sur Europe 1 "le profil atypique" du suspect de sept assassinats notamment du fait du "nombre de tampons qu’il avait sur son passeport".
"Il y a beaucoup de pays dans lesquels il a circulé, dans lesquels il a été repéré. Sa personnalité prend de la substance", a ajouté le chercheur en rappelant son "itinéraire de déviance progressive". "C'est un individu qui est dans un rapport de fascination avec les armes et qui se reconstruit dans un ailleurs qui est par définition inaccessible et toujours plus inaccessible", a analysé Jean-Pierre Filiu.
"Les pays arabes où il y a un certain nombre de familiarités culturelles et linguistiques mais surtout cet au-delà où peut-être il a basculé définitivement : le Pakistan et l’Afghanistan dont il ne parle pas la langue, ne connaît pas culture et où il va tomber malade parce qu’on tombe très facilement malade de ce milieu hostile", ajoute-t-il.
"Il devient un autre. Il devient Younès el Franci, celui que l’on cite désormais sur les sites djihadistes. Il se reconstruit et revient avec une mission. Cette mission est-ce qu’il se l’ait donnée ou on lui a donnée, c’est toute la question", conclut le spécialiste.