"La justice doit être forte". Monseigneur Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), était l'invité de Jean-Philippe Balasse sur Europe 1, mercredi matin. Interrogé sur le sort des minorités en Irak, menacées par l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique (EI), il a approuvé les frappes américaines menées dans le pays, dans la ligne des récentes déclarations de l'observateur du Vatican aux Nations unies.
"Il y a un principe de base dans la théologie de l'Eglise, c'est que la justice doit être forte. Quand la justice est faible, ce n'est plus la justice", a-t-il affirmé. "Utiliser la force en l'occurrence, c'est tout à fait fondé", a-t-il poursuivi, "dans des proportions qui doivent rester éthique". Pour Bernard Podvin, il ne s'agit "pas d'appeler à la guerre pour elle-même, surtout pas, mais c'est que la force soit juste et que la justice soit forte, comme dit Blaise Pascal".
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"Ils sont chez eux là-bas". "Les chrétiens d'Orient ont tout contre eux, si je puis me permettre cette expression", a également déclaré le porte-parole des évêques. "Ils sont une minorité et on oublie toujours les minorités. Ils sont souvent perçus à tort comme des Occidentaux qui se seraient rendus en Orient alors qu'ils sont chez eux là-bas. Et il y a tellement d'autres urgences sur la planète qu'on dit toujours 'le dossier des chrétiens d'Orient, on va le reporter à plus tard'". Dénonçant "l'attentisme international depuis tant d'années", il a affirmé que "la lenteur, elle se paie très chèrement aujourd'hui".
"A ce micro, je pense aux chrétiens, je pense aux Yazidis, je pense à toutes les minorités, parce que l'enjeu n'est pas que chrétien, l'enjeu touche les minorités", a poursuivi Mgr Podvin. "Cette communauté internationale sera indigne d'elle-même si elle ne protège pas les minorités. Nous devons tous nous réveiller". Pour le porte-parole des évêques de France, "tant qu'un chrétien ou un Yazidi n'a pas retrouvé sa maison, on ne peut pas se reposer tranquillement cet été".
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