Son discours était attendu. Il n’a pas déçu les plus fervents opposants au mariage pour tous. Samedi, le cardinal Vingt-Trois s’est exprimé en ouverture de la réunion des 120 évêques réunis à Lourdes. L’occasion pour lui de répéter une nouvelle fois sa ferme opposition à l’ouverture du mariage aux couples du même sexe, "une supercherie."
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S’il a consacré de longs passages aux questions éthiques, comme la fin de vie, le respect de l'embryon, les droits de l'enfant, c’est sans conteste le mariage homosexuel qui a pris le plus de place dans son discours. Le projet de loi sera en effet présenté mercredi en Conseil des ministres, l'Eglise de France a donc décidé de monter à nouveau au créneau, préoccupée par le fait qu’en pleine crise économique, "le gouvernement [fasse] passer en urgence des mutations profondes de notre législation qui pourraient transformer radicalement les modalités des relations fondatrices de notre société".
"Appeler les chrétiens à saisir leurs élus"
Devant l’assemblée plénière, le cardinal-archevêque de Paris a estimé qu’un large débat national s'imposait, "qui ne se contente pas d'enregistrer des sondages aléatoires ou la pression ostentatoire de quelques lobbies". La Conférence des évêques de France et la Fédération protestante de France s'étaient pourtant réjouies du report de la discussion du texte au mois de janvier, mais ce gain de temps n’est semble-t-il pas suffisant pour le cardinal André Vingt-Trois.
"Contrairement à ce que l'on nous présente, le projet législatif concernant le mariage n'est pas simplement une ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c'est une transformation du mariage qui toucherait tout le monde". Sa conclusion ? "Ce ne serait pas le ‘mariage pour tous’, ce serait le mariage de quelques uns imposé à tous". La solution du prélat ? "Continuons d'appeler les chrétiens à saisir leurs élus en leur écrivant des lettres personnelles, en les rencontrant et en leur exprimant leurs convictions".
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