L'adjudant-chef Guy Raugel a reconnu avoir étouffé Firmin Mahé en Côte d’Ivoire en 2005.
C'est un procès sans précédent pour l'armée française. Quatre anciens militaires, dont un colonel, qui opéraient tous en Côte d'Ivoire au sein de la force Licorne en 2005, sont jugés jusqu'au 7 décembre devant la cour d'assises de Paris, pour le meurtre de Firmin Mahé, un Ivoirien de 29 ans, présumé bandit de grand chemin. Parmi eux, l'adjudant-chef Guy Raugel, 48 ans, a reconnu avoir étouffé Mahé, maintenu par son brigadier-chef.
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Il s'est justifié mardi au micro d'Europe 1.
L'adjudant-chef Guy Raugel au micro d'Europe 1:
"A cet instant là, c'était justifiable".
"Dans notre secteur, mes hommes et moi étions en situation de guerre", confie l'ancien militaire en rappelant que ramasser "des femmes violées" et "des hommes massacrés à coups de machette" était son quotidien. Guy Raugel explique qu'une fois arrêtés par les militaires, les responsables de ces exactions étaient ensuite relâchés "en toute impunité" et revenaient " faire leurs saloperies". "A un moment donné il faut que cela cesse, il n'y a même plus de choix", se justifie-t-il. "Nous sommes des soldats professionnels, le chef donne les ordres et on sait qu'en remplissant la mission on protège", assène-t-il en précisant ne jamais avoir eu de telle mission auparavant "mais que dans ces circonstances là, à cet instant là, c'était justifiable".
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"Je ne me suis pas engagé pour ça"
Agirait-il de la même façon aujourd'hui ? "Bien sûr que non, je ne le referais pas", confie l'adjudant-chef. "Mais maintenant, nous sommes tous confortablement installés. Pour comprendre, il fallait être là-bas avec moi en 2005", poursuit-il. Et les regrets surgissent derrière la discipline militaire : "je ne suis pas fier de ce qui a été fait et je vis avec cela tous les jours". "Il est évident que je n'aurais jamais dû à avoir cette mission à remplir", estime-t-il aujourd'hui. "Je me suis engagé pour protéger, je ne me suis pas engagé pour ça"."On n'a pas été formés pour ça", conclut-il. Aujourd'hui, devant la les assises de Paris, l'ancien adjudant et ses trois frères d'armes encourent jusqu'à 30 ans de prison.