L'arrestation jeudi matin de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic, est un soulagement pour les familles des victimes. Celui qu’on a surnommé le "boucher des Balkans" est notamment accusé d’avoir organisé le massacre de Srebrenica, en Bosnie, en juillet 1995.
Les familles de victime espèrent donc obtenir enfin justice et les premières procédures devraient partir d’Angers, dans le Maine-et-Loire. C’est là que réside la famille Kovac, la seule famille de victimes en Europe qui attaque directement les criminels de guerre serbes.
Entre soulagement et persévérance
L’arrestation de Ratko Mladic a été synonyme d’un grand soulagement pour la famille Kovac. Cette dernière a en effet dû fuir la Bosnie après l’assaut de leur village en avril 1992 par des troupes serbes. Zoura et son mari Adil ont donc suivi avec attention les informations à la télévision.
Un assaut au cours duquel le père de famille a été battu et laissé pour mort, la mère de sa femme a été assassinée et l’un des fils s’est retrouvé avec deux balles dans le corps. Les Kovac ne peuvent donc pas oublier cet épisode et ne tourneront la page que lorsque Ratko Mladic aura été jugé.
"On ne peut pas oublier, jamais… Jamais", témoigne Zoura :
Se rappeler au souvenir de Mladic
"Notre affaire est de donner un nom aux victimes, de leur donner un visage", décrypte Me Jurassinovic, l’avocat de la famille Kovac. Ce dernier espère ainsi maintenir une pression sur l'ancien chef de l'armée bosno-serbe et lui rappeler ses responsabilités.
"Lorsque Mladic descendra de son avion à La Haye et qu’il sera incarcéré dans les jours qui viennent, il aura sur son petit bureau, dans sa cellule, un dossier avec des victimes qui porteront un nom. Et cela, c’est quelque chose de tout à fait nouveau", ajoute l’avocat.