L'INFO. Mercredi soir, France 3 diffuse un documentaire sur l'affaire Merah, près d'un an après les tueries de Toulouse et de Montauban. Ce film, qui donne la parole à la mère et à la sœur du "tueur au scooter" fait polémique. Invité d'Europe 1 mercredi matin, Albert Chennouf, le père d'un des paras mort le 15 mars 2012 à Montauban, a expliqué ne pas être opposé à cette diffusion. Il publie d'ailleurs un livre à la mémoire de son fils, Abel, mon fils, ma bataille. Il évoque sa vision de l'affaire au micro d'Europe 1.
"Il faut en parler". "Bien entendu, j'ai envie [d'entendre ce que la sœur et la mère de Mohamed Merah ont à dire]. Je préfère un excès de liberté d'expression que pas du tout", a déclaré Albert Chennouf sur Europe 1, mercredi matin. "Si cette dame porte des accusations graves ou formule des méchancetés, c'est à moi d'en décider, je ne veux pas que l'on décide à ma place" explique-t-il. "Ceux qui portent cette polémique sont malheureusement toujours les mêmes", a-t-il regretté, estimant qu"il faut parler de l'affaire, comme on parle de la Shoah !".
"Merah a été nourri au sang". Dans son ouvrage, Albert Chennouf estime que la famille Merah était au courant des "combines" du terroriste : "je ne parle pas d'Abdelghani ou de la sœur benjamine Aïcha. Mais il a été rapporté que c'est une famille désintégrée qui vit dans la haine du juif, du mécréant", a-t-il expliqué. "Ce Merah, il est aussi victime car il a été nourri au sang. Ses parents n'ont pas fait leur travail. Pour moi, Merah est une victime collatérale", a estimé Albert Chennouf.
"Le loup solitaire n'existe pas". Pour Albert Chennouf, l'ancien directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, "n'a pas fait son boulot". "Il criait au matin au soir : 'sécurité, sécurité, sécurité'. Un jour, on m'a enlevé mon enfant alors que la DCRI de Toulouse avait vu la dangerosité de Merah", a déploré ce commercial à la retraite. "Bernard Squarcini fait honte à la République, il a menti au juge, il a menti au peuple. Le loup solitaire n'existe pas", a insisté le père du soldat. "Par contre, le parrain solitaire voulait nous servir une sauce à la barbouze. Il en est spécialiste", a-t-il ajouté
"Je vise Claude Guéant et Nicolas Sarkozy" :
"Merah vivant"… "Je vise Claude Guéant et Nicolas Sarkozy" a encore expliqué Albert Chennouf pour qui des ordres ont été donnés pour tuer Mohamed Merah. "Merah vivant, c'est l'affaire Dreyfus de l'Etat français", a-t-il déclaré. "Cafouillage, c'est le mot qu'a employé Claude Guéant en me tenant le bras. Longuet me disait que nos services ont été nuls. Nicolas Sarkozy me tutoyait, il me disait de protéger ma famille, de ne pas écouter les charognards là pour vendre de la presse."