Il y a six semaines, une adjointe à la mairie de Montauban a refusé de célébrer le mariage de Younes et Sylvie. Raison invoquée par l’officier d’état : la fragilité de l’épouse. La mairie soupçonnait un mariage blanc. Mercredi, le juge des référés a finalement rendu sa décision : ce mariage doit être célébré avant le 10 juillet sous peine d'une astreinte de 500 euros par jour de retard.
"On a le droit de se marier"
Pour le couple, le refus de la ville relève tout simplement du racisme. "On a déposé une demande comme tout le monde. On a le droit de se marier. Pourquoi c’est à nous que ça arrive ? On l’a appris à la dernière minute", raconte Younes au micro d’Europe 1.
Mais pour la députée maire de Montauban, Brigitte Barèges, son adjointe n'a pas dépassé ses prérogatives. "Il s’agit là d’un dossier exemplaire. La loi prévoit que l’officier d’état civil a le devoir de vérifier le libre consentement des époux. Nous avons dans ce dossier une suspicion de mariage blanc. C’est quand même pas le supermarché du mariage !", lance-t-elle au micro d’Europe 1. L’élue a donc décidé de faire appel.
"Des présomptions, voire des préjugés"
Pourtant, selon l’avocat du couple, le parquet avait rendu un avis favorable. "Ils avaient produit un certain nombre de documents, parler de leur relation, de leur vie privée, de telle sorte que le parquet a considéré au terme de cette enquête qu’on n’avait pas d’indices qui permettaient de douter de leur sincérité. Le reste, ce sont des présomptions, voire des préjugés", dénonce-t-il.
En attendant la décision rendue en appel, la mairie va devoir payer l’astreinte. Une facture qui pourrait rapidement grimper. Autre difficulté pour le couple, Younes risque d’être reconduit en Tunisie ou conduit dans un centre de détention dès la semaine prochaine.