"Les mutuelles ne méritent qu'un bonnet d'âne". L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a dressé mercredi un constat plus que sévère sur les onze mutuelles étudiantes, accusées de ne pas être assez transparentes ni efficaces, mais aussi peu compétitives. Europe1.fr vous liste les points noirs identifiés par l’association de consommateurs.
• Des prix tout sauf réduits. Hormis pour les garanties basiques, "les mutuelles étudiantes sont très peu compétitives", pointe l’UFC. Après comparaison, il apparaît que les complémentaires classiques et celles en ligne sont en moyenne de 20% à 30% moins chères.
• Le téléphone sonne dans le vide. Lorsqu’on débute dans la vie autonome, mieux vaut trouver des interlocuteurs capables de vous expliquer comment le système de santé fonctionne et quels sont vos droits. Problème : selon cette enquête, huit étudiants sur dix ont eu des difficultés à obtenir de leurs mutuelles des réponses à leurs questions par téléphone ou par courrier électronique. Pour la seule LMDE, la principale mutuelle étudiante, moins d'un appel sur deux (45%) aboutit contre 88% à l'Assurance maladie, souligne l'UFC.
• Un service peu réactif. Outre leur faible disponibilité, les mutuelles sont également accusées de multiplier les retards. "C'est dans leurs relations à l'assuré que les mutuelles ratent leur examen de passage", écrit l'UFC : un tiers (180.000) des nouveaux inscrits attend ainsi plus de trois mois sa carte vitale et ne peut, pendant ce délai, bénéficier du tiers payant.
• Des contrats pas dans les règles. L’UFC cibleégalement les clauses "abusives" présentes dans les contrats des mutuelles. L’association souligne notamment l'impossible résiliation suite à une modification unilatérale des contrats par les mutuelles, l'obligation du mode de paiement (prélèvement), des délais trop courts pour la déclaration des sinistres et ou encore la limitation des recours en cas de litige.
• Des frais de gestion excessifs. Pour permettre aux étudiants de bénéficier d’un minimum de couverture santé, l’Etat aide financièrement les mutuelles. Mais à raison de 52 euros versés par étudiant pour couvrir les frais de gestion, soit 93 millions d'euros en 2011, c’est "trois fois plus que l'assurance maladie, selon l'UFC. Cette dernière propose donc que l’Assurance maladie prenne en charge directement les étudiants, ce qui permettrait alors d’économiser 90 millions d’euros par an.
• Un monopole de fait. Si l'on additionne les abus pointés par l’UFC-Que Choisir, comment les mutuelles étudiantes peuvent-elles encore exister ? Tout simplement parce qu’elles sont en nombre limitées et disposent d’un accès privilégié aux étudiants. "Le manque de compétitivité laisse à penser qu'elles rencontreraient plus difficilement leur public dans un environnement parfaitement concurrentiel", souligne l’UFC. Cette dernière propose donc que les mutuelles n’aient plus le droit de démarcher les étudiants dans les universités.
LES MUTUELLES CONTESTENT, L’UFC CONSEILLE
Mis au banc des accusés, la LMDE a contesté "les modalités de calcul" de l'UFC et assuré que son organisme n'imposait pas de paiement par prélèvement automatique. Pour ce qui concerne les clauses abusives, la LMDE reconnait néanmoins qu'il "y a des éléments juridiques qui sont peut-être à revoir".
"A défaut d'obtempérer, nous agirons en saisissant s'il le faut les juridictions", a prévenu Alain Bazot. En attendant la rentrée universitaire, l’UFC propose aux étudiants un kit pratique avec un comparatif des principales offres du marché pour les aider à bien choisir leur mutuelle.