Quatorze opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, comparaissent lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour s'être introduits fin janvier dans la propriété du milliardaire François Pinault à Grosrouvre, dans les Yvelines. L'homme d'affaires est actionnaire du groupe Vinci, concessionnaire du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au coeur d'une vive contestation depuis plusieurs mois. La justice reproche aux militants une "violation de propriété" pour avoir escaladé la clôture du domaine et des "menaces de mort réitérées" à l'encontre de François Pinault. Ces militants, proches du mouvement altermondialiste, étaient entrés dans le domaine du château de La Mormaire, propriété de l'homme d'affaires, où ils avaient déployé des banderoles et scandé des slogans tels que "Pinault, on aura ta peau" ou encore "Pinault, pollueur, voleur, expropriation".
Au total, une vingtaine de personnes se seraient introduites dans le parc. Quinze de ces jeunes, tous âgés de moins de 20 ans, avaient été placés en garde à vue, dont une jeune fille de 17 ans qui devait comparaître devant un juge des enfants à Paris. "Nous sommes entrés chez Pinault sans commettre d'infraction", se défend Pierre, l'un des prévenus, qui n'a pas souhaité donner son nom. "Notre but était avant tout symbolique: lier la lutte de Notre-Dame-des-Landes au combat contre un système capitaliste qui fait peu de cas de la population et de la biodiversité", a dit à l'AFP ce militant d'ARS Combat, organisation communiste trotskiste, l'une des initiatrices de cette action en soutien aux opposants de l'aéroport.
"La réaction des gendarmes a été démesurée", a-t-il ajouté, précisant que les militants "voulaient juste filmer l'intervention". Les prévenus ont d'ores et déjà indiqué qu'ils ne se rendraient pas au procès, selon ce militant. Leur avocate va, selon lui, demander le renvoi du procès.