Alors que la contestation se poursuit à Notre-Dame-des-Landes, sur le site du futur aéroport, les partisans du projet cherchent à recentrer le débat. Les élus nantais qui soutiennent le projet publient mercredi un rapport qu'Europe 1 s'est procuré. Objectif : affûter leurs arguments en donnant, au passage, des garanties aux opposants écologistes.
L'argument économique. Les élus relativisent le coût du futur aéroport, estimé à plus de 550 millions d'euros : adapter l'actuel aéroport de Nantes pour absorber la hausse du trafic coûterait, selon eux", "un prix proche de celui du nouvel aéroport de Notre-Dame des Landes."
Pas de saturation du trafic. D'après une source proche du dossier, l'argument de la saturation du trafic n'aurait jamais dû être mis en avant. Si le trafic augmente, écrivent les élus, il y aura encore plus d'avions au-dessus du centre-ville de Nantes, et donc encore plus de nuisances sonores. D'après Sud-Ouest, le trafic actuel de l'aéroport de Nantes-Atlantique a augmenté de 14% en 2010 et de 7% en 2011 pour atteindre 4 millions de passagers par an. Il risque d'atteindre rapidement la saturation.
Protéger la biodiversité et les agriculteurs. Le gouvernement a fait un geste la semaine en annonçant la création d'une "commission de dialogue". Celle-ci s'assurera, avec l'aide de scientifiques, que la biodiversité du site soit protégée et qu'aucun agriculteur ne soit lésé par le projet.
François Hollande va intervenir. Par ailleurs, le président de la République doit jouer, pour la première fois, les médiateurs sur ce dossier soutenu par son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. Dialoguer, certes, mais le gouvernement tient bon : il ne s'agit "aucunement de revenir sur le projet d'aéroport", a martelé dimanche la porte-parole Najat Vallaud-Belkacem.
Sur le terrain, les opérations de gendarmerie se poursuivent pour détruire les cabanes érigées par les opposants. En attendant la mise en place de la commission de dialogue, chacun campe sur ses positions : les opposants, et notamment Europe Ecologie-Les Verts, demandent le retrait des forces de police. Mais ils refusent de s'engager à ne pas reconstruire de nouvelles cabanes sur la zone. Les camions de gendarmes et l'hélicoptère sont donc toujours là.