ND-des-Landes : opération d'évacuation

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avec AFP , modifié à
De violents affrontements ont marqué vendredi la reprise par le gouvernement des évacuations.

Les fins de semaines se suivent et se ressemblent à Notre-Dame des Landes. Quelque 500 gendarmes ont entamé vendredi matin une "importante opération" d'évacuation de squatteurs opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique. Les soutiens politiques sont à nouveau monté au créneau pour défendre l'occupation du site.

• Objectif : évacuer un "camp retranché". "Plus de 500 gendarmes sont ainsi mobilisés afin de permettre à Aéroport du Grand-Ouest de prendre ou reprendre possession des lieux et d'engager immédiatement des travaux de +déconstruction+" des squats, "partout où cela sera légalement possible", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet. Le préfet Christian de Lavernée a été plus direct : "cette opération consiste à empêcher la reconstitution d'un camp retranché. Il s'agissait de ne pas laisser fortifier ce genre de camp".

• Sur place, la résistance toujours de mise. "Ça attaque de partout!", a témoigné un opposant joint au téléphone tôt dans la matinée. "On va continuer, on ne fait que ça depuis six semaines, reconstruire après les démolitions", a prévenu Sophie, une occupante de la zone. "On reste sur notre chemin: dès qu'il y a expulsion, on réoccupe", a-t-elle insisté auprès de l'AFP..

12-11 José Bové contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes

© Max PPP

 • Bové appelle à la mobilisation. Cette nouvelle intervention des forces de l'ordre a conduit José Bové à réagir, l'eurodéputé écologiste réclamant à l'Etat la mise en place d'une médiation. "J'appelle à la mobilisation et je relance un appel solennel au président de la République, Monsieur François Hollande, pour qu'on mette en place une médiation pour remettre l'ensemble du dossier à plat", a-t-il déclaré. "On ne peut être qu'à la fois accablé et révolté par l'attitude du gouvernement, parce qu'il répond par la force" après une manifestation "qui a rassemblé 40.000 personnes pacifiques non violentes", a renchéri Noël Mamère sur l'antenne de BFM-TV.

• Un bras de fer au long cours. Depuis des mois, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport, déterminés à y rester. La ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs massés autour. La Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations le 17 novembre lors d'une réunion ayant réuni entre 13.500 (selon la police) et 40.000 manifestants selon les organisateurs.

• Valls dénonce des "professionnels" de l'action violente. Le ministre de l'Intérieur a affirmé sur Europe 1 que, parmi les manifestants opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, se trouvaient "des professionnels" de l'action violente après la grande opération d'expulsion lancée vendredi matin. Les opposants au projet "ne sont pas des écolos. Il y a des individus, des squatteurs, parfois qui viennent d'autres pays européens, qu'on connaît, qui sont des professionnels de ce type de manifestation", a déclaré le ministre.

Des manifestants interpellés à Paris. Plusieurs dizaines de manifestants, qui soutenaient les squatteurs évacués ont été interpellés vendredi soir dans le quartier des ministères à Paris et emmenés à bord de bus de la police pour des contrôles d'identité.  Une vingtaine de véhicules de gendarmes mobiles et de police se trouvait aux abords de la rue du Bac et de la rue de l'Université (VIIe), quartier qui abrite un grand nombre de ministères dont l'hôtel Matignon. Dans un appel téléphonique à l'AFP, des manifestants ont dit qu'ils faisaient partie du "comité d'Ile de France de soutien" aux opposants au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.

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