L’INFO. Les informations selon lesquelles Medhdi Nemmouche, le tueur présumé du musée juif de Bruxelles, projetait un attentat sur les Champs-Élysées à Paris le 14-Juillet, ont été démenties par le procureur de Paris et par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Dimanche soir, Libération révélait que ce Franco-Algérien de 29 ans, dont on a appris samedi qu’il était également l’un des geôliers des journalistes français retenus en Syrie, avait évoqué ce projet devant un ex-otage.
Bernard Cazeneuve accuse Libération. Le quotidien s’appuie sur des procès-verbaux d'auditions des quatre journalistes libérés le 20 avril, entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) durant la garde à vue de Nemmouche, entre le 30 mai et le 2 juin, pour les quatre assassinats de Bruxelles. "Les services du ministère de l'Intérieur n'ont jamais eu connaissance d'un tel projet", a indiqué Bernard Cazeneuve. Dans une déclaration solennelle place Beauvau, le ministre de l'Intérieur a accusé Libération d'avoir publié de "fausses informations".
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Le procureur de Paris dément tout projet d'attentat. Un peu plus tôt, le procureur de Paris avait également démenti les informations du quotidien : "Au stade actuel des investigations, aucun procès-verbal d'audition recueilli dans un cadre judiciaire ni aucun autre acte d'enquête réalisé à la suite de l'enlèvement et de la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ne fait état d'un projet d'attentat sur le territoire national, en particulier le jour du 14 juillet à Paris".
La Une de Libération :
La une de @Libe demain : info exclusive sur l'attentat que préparait Nemmouche http://t.co/f2RhbVVUsmpic.twitter.com/L7bh2gdOux— Libération (@libe) 7 Septembre 2014
Libération défend ses révélations... De son côté, le quotidien "maintient ses informations" sur les propos tenus par Medhdi Nemmouche devant l'un des ex-otages, au sujet d'un projet d'attentat à Paris, retranscrit dans un procès-verbal. "Mais ce document de débriefing qui, selon nos sources, contient des "éléments opérationnels" est resté entre les mains des services de renseignements qui ne l’ont pas versé au dossier judiciaire", précise Libération.
Puis le quotidien se fait plus précis dans sa réponse en évoquant des débriefings par "d'autres services" ne dépendant du ministère de l'Intérieur. On pense ainsi tout de suite implicitement aux services du renseignement extérieur, dépendant du Ministère de la Défense. "Nous rappelons que le ministre de l'Intérieur ne chapeaute les policiers que d’un seul service de renseignement, à savoir la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI) qui a certes 'entendu à plusieurs reprises les quatre ex-otages français'. Mais certains de ces témoins et victimes ont également été 'débriefés' plusieurs fois par d’autres services qui ne relèvent pas de sa compétence", assène "Libé".
...Mais le ministère de la Défense dément à son tour. Cependant, dans un communiqué publié vers 19 heures lundi soir le ministère de la Défense a démenti à son tour les informations du quotidien. "Contrairement aux allégations parues dans le quotidien Libération de ce jour, le ministère de la Défense confirme que les services de renseignement extérieurs français ne disposent pas d'informations relatives à la planification d'un attentat à Paris le 14 juillet dernier", indique le ministère avant de "réaffirmer l'implication totale de ses services dans la lutte contre le terrorisme, conjointement avec ceux du ministère de l'Intérieur".
Un attentat évoqué une seule fois. Selon les informations d'Europe 1, à ce stade de l'enquête, rien ne permet d'affirmer avec certitude que lorsqu'il a été arrêté, Mehdi Nemmouche était sur le point de passer à l'action, ou que son projet d'attentat était planifié. Toujours selon nos informations, Mehdi Nemmouche a bien évoqué cette idée d'attentat devant les ex-otages français en Syrie. Mais il ne leur en a parlé qu'une seule fois, en septembre ou octobre 2013. Mehdi Nemmouche leur aurait annoncé qu'il allait faire mieux que son héros, Mohamed Merah.
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Tirer à la kalachnikov sur les soldats "Je vais faire cinq fois Merah au défilé du 14-Juillet", se serait vanté "Abou Omar", son nom de djihad, auprès des ex-otages français. Il imaginait tirer à la kalachnikov sur les soldats et sur la foule, aidé de quatre ou cinq djihadistes. Après son arrestation le 30 mai, et les déclarations des ex-otages français, des mesures exceptionnelles et discrètes auraient été prises le 14 juillet dernier.
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