Nicolas Sarkozy en garde à vue : aussi exceptionnel que grave

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LE POINT DE VUE DE - Le politologue Olivier Duhamel décrypte au micro d'Europe 1 les raisons de cet état de fait inédit pour un ex-président de la République.

INFO. Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi à l'office anti-corruption de la PJ dans une enquête pour trafic d'influence, une première pour un ancien chef de l’État sous la Ve République, au moment où son retour en politique devient de plus en plus probable. Invité d'Europe 1 midi, Olivier Duhamel, politologue et juriste, est revenu au micro d'Europe 1 sur cette situation inédite.

A affaire sans précédent, mesures inédites.  Pour Olivier Duhamel, dans cette affaire, la raison de cette première tient tout simplement dans la gravité des faits reprochés à l'ancien président, comme à deux hauts magistrats.

Et c'est cela qui pour le politologue est le plus grave : "il faut bien comprendre qu'on met en cause un ancien président de la République et deux très hauts magistrats, c'est en cela que l'affaire est grave. Évidemment on va parler de Sarkozy et on se polarise sur lui parce que c'est Sarkozy, mais la mise en garde à vue lundi de ces deux hauts magistrats prouve que l'ensemble de cette affaire est susceptible d'être très grave", note-t-il. 

Olivier Duhamel : "une affaire susceptible d...par Europe1fr

Une affaire et des faits encore plus grave lorsqu'ils sont placés sous le spectre d'une éventuelle condamnation. "Ce qui est très grave, si c'est confirmé par la suite, c'est que l'on puisse mettre l'ancien président de la République en examen pour trafic d'influence, chose qui peut être condamnée jusqu'à dix ans de prison, 1 million d'euros d'amende et par la privation des droit civiques".

Sarkozy est-il victime de l'acharnement des juges ? C'est l'hypothèse formulée à chaque fois que le nom de l'ancien président apparait dans une quelconque affaire. Une théorie compréhensible pour Olivier Duhamel, du fait des relations compliqués du président Sarkozy avec les juges lors de son quinquennat. "Comme il y a cet arrière-fond d'un président de la République très agressif contre les juges, et de juges très critiques et parfois agressifs contre Nicolas Sarkozy, la tentation est grande de se dire 'ce sont les juges qui se vengent'", estime-t-il.

Mais là encore, le politologue explique cette garde à vue par la seule gravité des faits reprochés à l'ex-président. "Comme c'est tout à fait exceptionnel (…) je pense que les juges ne l'auraient pas fait à la légère mais qu'ils le font avec des éléments sérieux, et que sinon, il y aurait un tel discrédit sur eux derrière qu'ils ne l'auraient point fait", assure Olivier Duhamel.

 

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