A l'approche des fêtes, les consommateurs se ruent dans les boutiques pour faire leurs emplettes. Mais la vigilance doit être de mise concernant l’achat de jouets pour enfants. Car des produits contrefaits ou non conformes aux normes européennes, pour la plupart fabriqués en Chine, circulent sur le marché. Et peuvent s’avérer dangereux pour nos chères petites têtes blondes.
Quelle est l’ampleur du phénomène ? L’an dernier, 829.000 jouets non conformes aux normes européennes ont été détectés en France. Cela représente 16% des 5,1 millions de jouets contrôlés. Parmi eux, 53.600, soit 1%, étaient à la fois non conformes et dangereux. Un phénomène d'autant plus inquiétant que ces jouets représentaient "un risque avéré" pour la santé des enfants, selon la Direction générale des douanes.
Où trouve-t-on les jouets dangereux ? La plupart des jouets non conformes sont vendus sur les marchés, dans des fêtes foraines ou encore à la sauvette dans le métro. Le cas le plus fréquent est celui des chats ou chiens mécaniques. "Malheureusement, on n'est jamais à l'abri d'un jouet problématique", même vendu en magasin, note Elisabeth Chesnais, journaliste à UFC-Que choisir.
D’où viennent ces jouets ? Selon les données annuelles publiées par Bruxelles, plus d'un produit sur deux notifié comme dangereux dans l'Union européenne (UE) est d'origine chinoise.
Comment savoir si un jouet est conforme à la législation ? Les jouets non contrôlés ne comportent pas de notice ou de logo CE. La présence de ces mentions garantit les contrôles de sécurité par un laboratoire indépendant. La notice doit par ailleurs être écrite en français et contenir tous les avertissements d’usage. Le nom et l’adresse du fabricant doivent également être bien lisibles, tout comme celui de l’importateur le cas échéant.
Quels sont les risques ? Certains jouets peuvent contenir des matières interdites, comme des phtalates ou des formaldehydes . A titre d'exemple, des masques ont été récemment découverts au port du Havre avec des taux de phtalates 300 fois supérieurs à la norme autorisée de 0,1%. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, utilisés dans les plastiques, qui peuvent induire des effets sur le développement de l'enfant et sur la reproduction.
Outre leur toxicité potentielle, ces jouets non conformes s'avèrent souvent moins résistants : des éléments peuvent ainsi se détacher facilement comme les yeux d'une poupée ou d'une peluche, que des enfants de moins de trois ans pourraient ingérer avec des risques d'étouffement.
Qui est responsable ? "Le fabricant, l'importateur et le vendeur: tout le monde est désormais responsable", souligne Elisabeth Chesnais. Avant de préciser : "Si un consommateur en France a un problème avec un jouet, il peut se retourner contre le magasin qui le lui a vendu".
Comment jouer en toute sécurité ? La réponse avec Isabelle Quenin :