Selon les estimations de la Fédération des conseils de parents d'élèves, 4% des heures prévues n'ont pas été dispensées dans les collèges et lycées de Midi-Pyrénées en raison d'un manque d'enseignants remplaçants disponibles. Pour la Haute-Garonne, la FCPE a estimé les heures perdues à 100.000 en effectuant un sondage dans une partie des 23 lycées et 95 collèges du département. “C’est un chiffre rond, c’est pour cela qu’il est symbolique. Il est là pour alerter et pour dire qu’on est passé en zone rouge. Il s’agit surtout de dire qu’il faut trouver des solutions alternatives”, a expliqué mardi sa responsable locale Hélène Rouch, au micro d’Europe 1.
La ruralité délaissée. La situation est souvent plus dramatique dans les régions rurales, soulignent les parents. "Il est plus facile de remplacer quelqu'un à Toulouse que dans le Comminges", dans le sud du département, a-t-elle détaillé. Aux inégalités géographiques s'ajoutent les inégalités sociales: "Les parents aisés peuvent payer des cours particuliers", ce qui aggrave d'autant les inégalités déjà relevées par les enquêtes internationales de type Pisa, a dit la responsable départementale.
Maths et anglais. “Il y a deux matières qui sont touchées principalement, les mathématiques et l’anglais. Certains jeunes en 1ère S n’ont pas cours de mathématiques depuis trois semaines”, a ajouté Hélène Rouch. La FCPE demande des mesures d'urgence, par exemple une meilleure coordination interne des équipes enseignantes pour pallier les absences de leurs collègues et la possibilité que des étudiants puissent assurer des cours, explique Beatriz Malleville, sa coordinatrice régionale. "On sait très bien qu'un enseignant ne se forme pas en trois mois, les étudiants représenteraient une solution transitoire", dit Hélène Rouch.
Casser l’interdisciplinarité. Parmi les solutions sur la table, on parle aussi de demander aux professeurs de donner des cours dans des matières dont ils ne sont pas spécialistes. “Des professeurs de SVT ou de physique en collège peuvent très bien donner des cours de mathématiques. Il faut casser cette disciplinarité dans les collèges et pourquoi pas faire intervenir des étudiants, mais uniquement pour des solutions transitoires”, a expliqué Hélène Rouch.
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