De nouveaux affrontements ont éclaté jeudi à Mayotte entre manifestants et gendarmes mobiles, au dixième jour du mouvement de protestation contre la vie chère, sans toutefois faire de blessés. Profitant des vacances scolaires du 1er au 16 octobre, quelque 200 jeunes, certains âgés de moins de 10 ans, ont attaqué un convoi de gendarmes mobiles à Passamainty, sur l'île de Grande Terre. Utilisant des cailloux et des barres de fer, ils ont été repoussés à coup de grenades lacrymogènes.
D'autres affrontements ont été signalés à Kaweni, dans la zone industrielle de Mamoudzou, où se trouve le plus grand bidonville de Mayotte. Des jeunes ont provoqué les gendarmes mobiles qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires réfugiés dans le dédale du village de tôle, accroché au flanc d'une colline.
De nombreux barrages ont été érigés un peu partout sur les deux îles de Mayotte, notamment à Bandrélé, en Grande Terre, où il était impossible de passer. Arbres abattus, carcasses de voitures ont obligé de nombreux automobilistes à rebrousser chemin. Une ambulance transportant une femme victime d'une fausse couche a été empêchée de passer par des manifestants. Les autorités ont lancé un appel pour que les urgences médicales puissent franchir les barrages.