Y a-t-il eu un cafouillage dans la communication ? Les messages rassurants des autorités n'ont pas empêché les habitants des alentours du site nucléaire de Marcoule, théâtre lundi d'une explosion, de s'inquiéter. André Mule, militant EELV, a dénoncé sur Europe 1 un "défaut de communication entre les autorités et la population".
Quand l'accident s'est produit, "tout le monde s'inquiétait, les parents s'inquiétaient pour leurs enfants à l'école, des bruits ont couru qu'il y allait avoir un confinement possible", a-t-il affirmé. "On n'a jamais su ce qui se passait vraiment à quelques kilomètres de chez nous", a-t-il raconté.
"Tout le monde s'inquiétait" :
Pilules d'iode
André Mule estime qu'il faut "aller chercher" l'information. "Par exemple, est-ce qu'il y a des pilules d'iode disponibles ? On n'en sait rien, on ne sait pas où se les procurer". Or, en cas d'accident nucléaire, les habitants devraient en prendre, a rappelé le militant EELV.
Même son de cloche chez Michèle Rivasi, députée européenne EELV, qui a relaté sur Europe 1 "une panique au niveau des gens", avec des informations "ni venues de la préfecture, ni de l'Autorité de sûreté nucléaire". "Ce sont les pompiers qui ont été les premiers" à diffuser l'information, a-t-elle affirmé.
Perte de confiance
"Il y a même eu des évacuations d'écoles, des gens qui sont restés confinés parce qu'ils se disent 'on ne nous dit pas tout'", a-t-elle expliqué. La raison, selon elle : la "perte de confiance totale concernant le nucléaire".
Et la députée de citer le professeur Pierre Pellerin, poursuivi pour "tromperie aggravée" et qui a bénéficié d'un non-lieu la semaine dernière. En 1986, alors qu'il dirigeait le Service central de protection contre les rayons ionisants, il avait émis des avis rassurants sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France.