Les animaux nourris plus de trois mois au maïs, riz, soja ou pommes de terre génétiquement modifiés ne présentent aucun problème de santé. Ils se portent aussi bien que ceux soumis à un régime non OGM. Cette conclusion est le fruit d’une vaste étude d’Agnès Ricroch, une généticienne d’AgroParisTech (université de Paris-Sud-Orsay) à paraître dans la revue de référence, Food and Chemical Toxicology.
Des études de plus de deux ans
Son équipe, composée notamment d'éminents toxicologues et biologistes, a épluché pendant un an les données de 24 études internationales réalisées par des instituts et organismes indépendants internationaux. Plus précisément, il s’agit de douze études portant sur une période allant de plus de 90 jours à deux ans, et douze autres études portant sur deux à cinq générations d'animaux.
"Là, maintenant, le débat sur les OGM d'un point de vue sanitaire est clos", affirme Agnès Ricroch. Quant à la question de savoir s’il faut augmenter la durée de nourrissage des animaux au-delà de trois mois, pratiquée régulièrement lors des tests, l’équipe affirme que l’allongement n’apporterait aucune information supplémentaire sur la toxicité.
Des poulets, souris, rats, chèvres
La pertinence de ce travail vient non seulement du fait qu'il s'agit de pays différents, mais aussi de la variété des animaux testés : poulets, souris, rats, chèvres et vaches. Tous sont des animaux de laboratoires.
Ces bêtes ont été alimentées avec 33% de plantes transgéniques commercialisées actuellement : maïs, riz, soja, triticale (croisement de blé et de seigle) et pomme de terre dans leur régime. "Les chercheurs ont regardé de nombreux paramètres : la croissance, le poids des organes, leur développement, les enzymes du sang, les organes de la reproduction, le pancréas, le cerveau, le cœur, un examen en long, en large et en travers", explique Agnès Ricroch.
"Des évaluations robustes"
La conclusion de l'étude, permettant de dire que les OGM ne sont pas nocifs d'un point de vue sanitaire pour les animaux, est rassurante. "Si on avait découvert le contraire cela aurait voulu dire que les recommandations faites par les toxicologues n'ont pas été suivies", ajoute la généticienne.
"Cela veut dire aussi que les évaluations que nous, toxicologues, demandons sur les OGM sont bien faites et robustes", a-t-elle précisé, puisqu’aucune différence n'a été décelée entre l'équivalent nutritionnel des OGM et des aliments non modifiés.