Dans quelques heures, Hervé Lodi va enfin pouvoir serrer sa petite fille dans ses bras. L’homme fait en effet partie des familles qui feront un aller-retour express à Haïti mardi pour aller chercher l’enfant qu’ils ont adopté. "Ça fait 11 mois qu’on craignant pour sa santé, et on est vraiment ravis de la récupérer", témoigne Hervé au micro d’Europe 1 mardi matin, avant son départ.
Ecoutez Hervé :
Pour lui, pas de doutes, c’est grâce à l’arrivée de Michèle Alliot-Marie au Quai d’Orsay, à la place de Bernard Kouchner, qui a permis de débloquer une situation difficile. "On n’avait pas beaucoup d’informations au niveau du ministère des Affaires étrangères jusqu’à ce qu’on change de ministre. On a vraiment senti un changement de politique, et on a enfin pu avoir des informations claires et nettes", déplore Hervé Lodi. "Jusqu’ici, on était vraiment dans l’inconnu. Il y a un dialogue qui s’est instauré."
"Je vais la serrer dans mes bras"
C’est surtout une grande perte de temps que le futur Papa dénonce. "Les autres pays ont su évacuer tous les enfants en cours d’adoption au mois de mars, et nous il a fallu attendre le mois de décembre pour arriver au même résultat", rappelle-t-il. "Une partie des enfants avait été rapatriés au printemps. On n’a pas trop saisi pourquoi tous les enfants n’avaient pas été rapatriés. C’est quelque chose que je n’ai pas digéré."
D’autant que sa fille est tombée malade. "On savait qu’elle avait des soucis de santé, mais on ne savait pas trop comme ça allait évoluer dans le pays", raconte Hervé. "Il y a six enfants qui sont morts là-bas. Ma fille est en vie tout simplement parce qu’une ONG a bien voulu s’occuper d’elle et la soigner. Sinon, elle ne serait pas en vie à l’heure actuelle. Ça a été très compliqué. On est passé par toutes les étapes."
Désormais, Hervé attend avec impatience le moment d’enfin rencontrer sa fille. "Je vais la serrer dans mes bras, simplement", conclut-il avec émotion.