C’était il y a trois ans. Damien Buil, caporal-chef de Charente-Maritime, est tué dans une embuscade tendue par les talibans dans la vallée d’Uzbin, en Afghanistan. Lui, qui considérait l’armée comme sa seconde famille, est mort le jour de ses 31 ans, le 18 août 2008, avec neuf autres soldats.
Une enquête pour "homicides involontaires"
Les parents de ce militaire, marié et père de deux enfants, se battent depuis pour comprendre ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Ils ont, avec six autres familles, et l’aide de leur avocat Me Collard, saisi le juge Frédéric Digne qui a décidé d’ouvrir une enquête pour "homicides involontaires". La Cour d'appel de Paris va décider à l’automne prochain de l’ouverture ou non d’une information judiciaire.
Pour le père de Damien Buil, "elle s’impose vraiment". Jean-François Buil l’assure au micro d’Europe 1 : les soldats ont été "envoyés se faire tuer tout simplement". Il parle d’"un manquement terrible". A travers cette procédure judiciaire, les parents de Damien Buil cherchent à punir les "trois ou quatre responsables qui ont organisé la mission", qui sont "responsables de leur mort".
"On nous doit la vérité" :
"Le rapport officiel est classé secret-défense"
Les parents de Damien Buil veulent "savoir toute la vérité. On nous doit la vérité parce qu’il y a des zones d’ombres. Il y a un rapport officiel qui est sorti, qui est classé secret-défense. On demande qu’il soit déclassé".
La mère de Damien Buil a des mots très durs. "Moi, je souhaite que les responsables soient déshonorés. Mon fils, il croyait en eux. Pour moi, ce sont des salopards". Et d’estimer que "si cette plainte arrive à aboutir, je les aurais vengés un tout petit peu".