MÉTÉO - Épisodes cévenol et méditerranéen, sols gorgés d’eau… voici le cocktail explosif qui frappe le sud-est ce week-end.
La pluie, encore et toujours... Déjà touché par trois vagues de violentes intempéries depuis le 17 septembre, le sud-est de la France n'est toujours pas sorti d'affaire. Dans la nuit de vendredi à samedi, les orages ont éclaté, notamment dans la vallée d'UZès, où en douze heures est tombé l'équivalent de trois mois de précipitations.
Et après une accalmie samedi, d’inquiétantes quantités de pluies sont de nouveau attendues dimanche. Pourquoi le sud-est doit s’inquiéter ?
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Un épisode méditerranéen. Beaucoup moins connu que son cousin cévenol, il est pourtant tout aussi redoutable. C’est lui qui a notamment frappé à deux reprisesla ville de Montpellier ces dernières semaines. Il est aussi à l’origine de la catastrophe de Draguignan en 2010 qui avait causé la mort de 23 personnes. "Au début de l’automne, la mer Méditerranée atteint sa température la plus élevée", explique Valérie Darmon, spécialiste météo d’Europe 1. "À 25 degrés, l’eau s’évapore plus que d’habitude et se stocke dans les nuages", ajoute-t-elle. Après, ce sont les vents qui entrent en action, explique Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France contacté par Europe 1 : "L’épisode méditerranéen se met en place lorsque il y a des vents du sud persistants". Les nuages gorgés d’eau sont poussés vers les plaines littorales de la Côte d’Azur et provoquent des orages.
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Une épisode cévenol. Ce week-end va venir se rajouter un épisode cévenol. Il s’agit du même phénomène que l’épisode méditerranéen sauf que, dans ce cas, les vents venant du sud soufflent plus forts et les cumulonimbus remontent jusqu’aux contreforts sud du Massif Central et y restent bloqués. Les Cévennes, entre autres, sont alors touchées, d’où appellation de cet épisode.
Le rôle de la haute-atmosphère. Une autre température que celle de la Méditerranée entre en ligne de compte pour expliquer ces deux phénomènes. "Un orage éclate lorsqu’une température froide règne dans la haute-atmosphère et qu’elle rencontre la température douce de la basse-atmosphère", analyse Etienne Kapikian.
Des sols déjà saturés d’eau. Les orages de ce week-end peuvent se révéler particulièrement graves car ils viennent s’ajouter aux trois vagues d’intempéries qui ont frappé le sud-est depuis le 17 septembre. "Il y a des conséquences hydrologiques importantes : les bassins versants sont aujourd’hui saturés d’eau", analyse encore Etienne Kapikian. Résultat, "même s’il pleut moins que lors des autres épisodes orageux, les inondations peuvent se révéler bien plus importantes" car les sols, gorgés, ne vont pas pouvoir jouer leur rôle d’éponge.
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Par vagues successives jusqu’à mercredi. Valérie Darmon a parlé sur Europe 1 d'"une situation à hauts risques". Etienne Kapikian précise : "Ce week-end, les deux épisodes conjugués vont toucher tout le sud-est car les orages vont sans doute déborder en Provence et en Rhône-Alpes". "Il y aura une accalmie samedi mais les orages reprendront de dimanche matin à lundi matin, puis, continueront mardi et mercredi mais de manière atténue", ajoute le prévisionniste.
Un lien avec le réchauffement climatique ? Emmanuel Bocrie, ingénieur prévisionniste chez Météo France, interrogé sur Europe 1 le 19 septembre, ne s’avance pas : "Il n'y a pas de lien avéré entre les orages et le réchauffement climatique car l’épisode cévenol existe depuis très longtemps. Mais la recherche travaille cependant sur le possible rôle du réchauffement sur l’intensité de ces épisodes orageux".
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