Le PDG de France Télécom Stéphane Richard a taclé mercredi son concurrent Xavier Niel sur le montant de sa rémunération, soulignant que si le patron du nouvel opérateur Free Mobile touchait un salaire annuel de 173.000 euros, ses dividendes atteignaient 14 millions d'euros. "Il y a eu toutes les déclarations du patron d'Iliad (maison-mère de Free) sur le 'modèle' Free, une espèce de monde de quasi-coopérative ouvrière où tout le monde est payé pareil, où le dirigeant a un salaire 'ridicule' de 173.000 euros par an", a déclaré sur le ton de l'ironie Stéphane Richard, auditionné pendant deux heures et demie par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
"Beaucoup d'entre vous ont été sous le charme de Xavier Niel, je vais essayer de pas me situer sur le registre de la séduction, mais je veux vous rappeler une réalité comptable: Xavier Niel se paie 173.000 euros, mais, selon ce qui a été publié par Iliad, il a touché 14 millions d'euros de dividendes l'année dernière. Donc, c'est sûr que pour lui le salaire est plutôt de l'argent de poche", a déclaré le patron de France Télécom. "Et en ce qui concerne la détention de l'entreprise par les salariés, il y a certes un peu plus de 65% du capital qui appartient aux salariés, mais 62% à lui", a ajouté Stéphane Richard.
Un peu plus tard lors de son audition, revenant sur le sujet, il a avoué que "c'était un peu tentant" de dénoncer le montant des dividendes touchés par Xavier Niel, qui est le principal actionnaire d'Iliad/Free. "Ma rémunération est publique. Elle a été fixée par le conseil d'administration exactement au même niveau que celle de mes deux prédécesseurs, à 900.000 euros de fixe par an", a indiqué Stéphane Richard. A cette part fixe s'annonce "une part variable par an qui est calculée selon une série d'indicateurs - à hauteur de 30%, la satisfaction des salariés - et qui peut représenter globalement 600.000 euro". "Je ne l'ai jamais touchée et je ne risque pas de toucher dans les mois qui viennent", a-t-il déclaré.