La France persiste et signe. Elle apportera un soutien logistique à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali. C'est ce qu'a déclaré le ministre la Défense Jean-Yves Le Driant alors qu'Aqmi menace d'exécuter les quatre otages français enlevés il y a deux ans au Niger.
Les familles ont pourtant décidé de poursuivre la mobilisation. Un comité de soutien des otages détenus au Sahel a déployé jeudi soir une banderole juste avant un match de handball entre Nantes et Chambéry, au palais des sports de Beaulieu. "Au bout de 700 jours, on s’est dit qu’il fallait qu’on commence à le faire", a expliqué Marie-Line Bondu, la belle-mère de Pierre Legrand. Le comité de soutien a voulu profiter de la présence des caméras de télévision pour faire passer leur message.
"Pas un jour où on ne pense pas à eux"
Pour la belle-mère de Pierre Legrand, les menaces d'Aqmi "font peur. On ne peut pas être sereins, même si les négociations ne sont pas rompues". Elle a également confié avoir eu "envie de répondre" au message qu'Al-Qaïda a directement adressé aux familles des otages, "pour leur dire : on est là, on veut bien faire tout ce que vous voulez, mais rendez-les nous, le plus rapidement possible", avant d'ajouter qu'elle espère que son beau-fils et les trois autres otages, entendent ces messages de soutient "parce qu'il n'y a pas un jour où on ne pense pas à eux".
>> La menace d'Aqmi, "une stratégie classique"
Juste avant le coup d’envoi du match de jeudi soir, deuxième journée du championnat de France, le visage de Pierre Legrand, originaire de Couffé, en Loire-Atlantique, a été projeté sur un écran. Une vingtaine de membres du comité de soutien, tous habillés d’un t-shirt blanc, ont ensuite déployé la banderole, qui comportait cette inscription : "Otages au Sahel depuis septembre 2010, nous ne les oublions pas". Au micro, le speaker a également lu un message de soutien, très applaudi par les 5.500 spectateurs présents dans le stade.
Pas de commentaire au Quai d’Orsay
Du côté du gouvernement, le ministère des Affaires étrangères se refuse à tout commentaire sur les menaces d’Aqmi et assure que "tout est fait, avec la plus grande détermination et responsabilité, pour que nos compatriotes puissent retrouver tous leur famille et leurs proches".
Une situation délicate pour la France qui s’engage dans un bras de fer avec Aqmi, analyse Alexandre Adler :