Après dix mois de détention, ce sont des visages souriants qui s'affichent sur toutes les télévisions. Les quatre journalistes français enlevés en Syrie ont recouvré la liberté samedi et sont de retour en France depuis dimanche matin. Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d'Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, 37 ans, reporter à l'hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, avaient été enlevés deux semaines plus tard, le 22 juin à Raqqa.
>> Europe1.fr fait le point sur ce que l'on sait des conditions de leur libération.
"Tout était coordonné". C'est à la frontière entre la Turquie et la Syrie qu'ils ont été retrouvés, samedi. Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torrès se trouvaient alors dans la province de Sanliurfa, au nord de la Syrie. Une fois libéré, Nicolas Hénin a affirmé aux journalistes de France 24 avoir traversé la frontière turco-syrienne la tête découverte et les mains dans les poches. "Ce sont nos ravisseurs qui nous ont amené devant les positions de l'armée turque, tout était coordonné", a-t-il ajouté.
Confondus avec des contrebandiers. La patrouille de l'armée turque qui les a découverts dit avoir cru, dans un premier temps, avoir affaire à des contrebandiers. Mais après avoir remarqué que les hommes parlaient français, les ont conduits à un poste de police d'Akçakale, où les autorités leur ont proposé du thé et du chocolat avant de les amener à l'hôpital pour subir une batterie d'examens médicaux. Les quatre hommes ont ensuite été transférés à Gaziantep, où ils ont été remis aux autorités consulaires françaises. Le ministre des Affaires Etrangères Davutoglu turc aurait même appelé Didier François pour l'inviter à passer des vacances dans la station balnéaire d'Antalya.
"Les yeux bandés, c'est du romantisme". Laurent Fabius, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/i>Télé dimanche, a cependant tenu à mettre les choses au point : les quatre Français n'étaient pas ligotés et n'avaient pas les yeux bandés au moment de leur libération : "ça, c'est peur le film, mais la réalité c'est autre chose". Si le ministre français des Affaires Étrangères affirme que les forces turques n'étaient pas au courant de la position exacte des otages, il n'exclut pas que la libération ait pu être coordonnée. Quoi qu'il en soit, il salue l'attitude des autorités turques, notamment celle de son homologue direct.
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