Le gouvernement hésite, eux non. Une centaine de députés socialistes ont signé une tribune, publiée sur le site Internet Mediapart, dans laquelle ils prennent position en faveur du mariage homosexuel et de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, selon le Nouvel Observateur. Le projet de loi du gouvernement sur le mariage homosexuel, présenté en Conseil des ministres début novembre, ne prévoit pas l’ouverture de la PMA pour tous.
"On a ressenti le besoin de dire notre détermination et notre mobilisation à faire voter l'engagement 31 de François Hollande", a expliqué Patrick Bloche, mardi matin sur Europe 1. "Nous, députés socialistes, attendons ce texte à l'Assemblée nationale pour le voter avec conviction" ajoute-t-il. Pour le socialiste, qui fut en son temps rapporteur du texte sur le PACS, "la seule divergence qui peut exister entre le gouvernement et le groupe socialiste porte sur le calendrier"
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Mi-octobre, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a laissé entendre sur Europe 1 que le gouvernement laissait cette épineuse question aux députés. "Le débat parlementaire aura lieu. Il y a des points de vue, on les connaît", avait-il affirmé.
Rédigé avant le rétropédalage de Hollande
"Les socialistes soutiennent l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation à toutes les femmes", répondent les députés signataires de la tribune, intitulée "Engagés pour l’égalité des droits" et publiée mardi sur le site Mediapart.
A l’origine du projet, quatre députés tentent de convaincre leurs collègues : Olivier Dussopt (Ardèche), Bernard Roman (Nord), Patrick Bloche (Paris) et Annick Lepetit (Paris). Olivier Dussopt assure avoir commencé à travailler sur le texte avant que François Hollande ne fasse publiquement marche arrière sur le mariage pour tous, en évoquant la "liberté de conscience" des maires pour célébrer des mariages.
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Une "famille politique" engagée depuis 10 ans
Les élus rappellent que "les femmes qui souhaitent avoir un enfant sans connaître son père biologique le peuvent depuis longtemps". "Faut-il ne rien changer, fermer les yeux sur les prises de risque et sur les inégalités provoquées par les tarifs pratiqués par les cliniques étrangères ?", s’interrogent les députés.
"Notre famille politique est engagée en faveur de l’égalité des droits" depuis "près de dix ans", notent encore les parlementaires, qui ajoutent : "nous entendons tenir nos engagements".