Octobre 2013, une dernière C3 sortait de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Que reste-t-il un an plus tard ? Que reste-t-il des des anciens salariés du site, ceux qui ont décidé de quitter le groupe ? Ont-ils retrouvé du travail, comme l'avait promis l'ancien patron Philippe Varin ? Europe 1 a mené l’enquête.
La cellule de reclassement n’a pas servi à grand-chose. Certains ont réussi à retrouver un boulot. C’est le cas de Patrick, réparateur à la SNCF depuis un an. Il avait postulé pour ce poste au sein de la cellule de reclassement de PSA. Mais cette cellule ne lui a pas servi à grand-chose. Il a dû se débrouiller tout seul... "J’ai passé un certain nombre de tests qui étaient positifs, jusqu’au moment de l’entretien, où on m’a fait comprendre que je ne correspondais pas au profil du poste recherché", raconte-t-il au micro Europe 1. "Le centre de reclassement s’arrêtait là. ‘Terminé ! Au revoir Monsieur !’. Du coup, je me suis inscrit directement sur le site de la SNCF sans passer par PSA, sans même leur dire et j’ai retrouvé du travail", se félicite Patrick.
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Plus de chômeurs que de personnes reclassées ? Combien ont retrouvé du travail en dehors du groupe PSA ? La direction avance le chiffre de 1.200 personnes. " Ça, c'est plutôt le nombre de chômeurs", ironise Abdallah, un ancien ouvrier de PSA. Il affirme que beaucoup de ses anciens collègues ont fourni de fausses promesses d'embauche à la direction juste pour toucher les indemnités de départ. "Je connais quelqu’un qui a pris lui-même le stylo et écrit ‘je soussigné… je travaille au bureau…’ et la direction a accepté. Pour la direction, c’est une personne reclassée. Mais en vérité, ils sont tous au chômage".
Les chômeurs se sentent délaissés. Certains anciens salariés sont donc toujours à la recherche d’un emploi. Samir était cariste chez PSA pendant 20 ans. A 52 ans, il pointe à Pôle Emploi pour la première fois. "J’ai posé mes CV un peu partout, il n’y a pas de réponse", explique-t-il à Europe 1. "La direction nous a totalement lâché. Après tout ce qu’on a donné pendant toutes ces années, tout le savoir-faire… Et à la fin, ‘voici ton chèque et casse-toi’". Très en colère, Samir et 200 anciens salariés de PSA ont décidé d’attaquer leur ancien employeur devant les Prud’hommes. Ils estiment que leur licenciement n'était pas justifié.