Un bon lycée est-il celui qui tutoie les 100% de réussite au bac avec des élèves triés sur le volet, ou celui qui hisse jusqu'au diplôme bien plus de lycéens que prévu ? Le ministère de l'Education nationale publie mercredi des indicateurs pour y voir plus clair. 2.300 lycées généraux et technologiques et 2.040 lycées professionnels publics comme privés ont été passés au crible. Le palmarès du ministère est consultable ici.
"Valeur ajoutée". Avec les Ival, des statistiques établies depuis une vingtaine d'années, le ministère de l'Éducation nationale veut faire ressortir la "valeur ajoutée" d'un lycée : fait-il mieux que les établissements comparables, proposant les mêmes filières ou spécialités et accueillant des lycéens de mêmes origines ? S'agit-il d'un lycée "accompagnateur", gardant un maximum d'élèves jusqu'au bout, luttant ainsi contre le décrochage ? "Un taux de réussite au baccalauréat ne suffit pas à décrire la performance d'un lycée", résume Catherine Moisan, directrice de la DEPP, la direction statistique du ministère.
Les critères. Trois indicateurs sont donc proposés par l'Education nationale : le "taux de réussite au baccalauréat", le "taux d'accès de seconde et de première au baccalauréat" et la "proportion de bacheliers parmi les sortants". Le premier correspond au nombre de reçus au bac rapporté au nombre de candidats, insuffisant pour "juger des résultats d'un lycée", selon le ministère. D'où le deuxième critère, le "taux d'accès".
Si un lycée affiche un bon taux dans ce domaine, cela signifie qu'il accueille les élèves en début de seconde (ou de première) et les mène jusqu'au bac, qu'ils redoublent ou pas, sans s'en défaire avant en se disant qu'ils ont peu de chances de décrocher le diplôme. Le troisième indicateur fournit la proportion d'élèves quittant l'établissement avec le bac qu'ils ont obtenu du premier coup ou après redoublement.
"Ça peut être intéressant". "Si c'est juste pour trier les lycées, ça n'a aucun intérêt, mais si c'est pour permettre aux lycées d'améliorer le service qu'ils peuvent rendre aux élèves", ça peut être intéressant, estime Paul Raoult, président de la fédération de parents d'élèves FCPE. Les recteurs se servent de ces indicateurs "pour piloter, valoriser des lycées, essayer de comprendre ce qui se passe dans ceux qui réussissent et chercher aussi ceux du bas du tableau", conclut Catherine Moisan, directrice de la DEPP, la direction statistique du ministère .