Le chantier pharaonique de rénovation de la Samaritaine a connu un coup d’arrêt mardi. Le tribunal administratif a en effet annulé l'un des permis de construire portant sur la rénovation du grand magasin parisien, donnant ainsi satisfaction à l'association Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF). La mairie de Paris a pris acte et annoncé son intention de faire appel.
Une façade "dissonante". La décision rendue par le tribunal administratif mardi concerne l'"Ilot Rivoli", c'est-à-dire la partie qui jouxte la rue de Rivoli. Dans son jugement, la juridiction a estimé que la juxtaposition du nouveau bâtiment prévu par LVMH, plus particulièrement sa façade ondulante exclusivement réalisée en verre, et d'immeubles parisiens en pierre, "variés mais traditionnels", apparaissait "dissonante". "Il ne ressort pas (...) des pièces du dossier que ‘les ondulations de la façade reproduisent le rythme des bâtiments de la rue de Rivoli’ comme le soutiennent les auteurs du projet", ont considéré les juges administratifs. Un premier jugement, rendu le 11 avril, avait validé le permis de construire de l'"Ilot Seine".
Réouverture en 2016 ou 2017. Fermée depuis 2005, la Samaritaine fait l'objet d'une rénovation majeure, qui doit déboucher sur l'ouverture d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe Cheval Blanc, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche. Initialement prévue en 2013, repoussée à 2014, puis 2015, la réouverture du lieu pourrait ne pas intervenir avant 2016 ou 2017. Le projet implique un investissement d'environ 460 millions d'euros et plus de 2.100 emplois. Créée en 1870 par Ernest Cognacq, la Samaritaine était à l'origine une petite boutique, devenue, en quelques années seulement, le grand magasin le plus vaste de Paris. L'ensemble est inscrit aux monuments historiques depuis juillet 1990.
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