L'INFO. Environ 160 chiens et chats ont été saisis mardi dans sept animaleries à Paris et huit personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour trafic d'animaux, a-t-on appris auprès des douanes, confirmant une information de France Info. Parmi les personnes interpellées, se trouvent les trois propriétaires des animaleries, des employés et un vétérinaire, a détaillé un porte-parole de la Direction générale des douanes.
Le quai de la Mégisserie, le "marché de la honte". Le quai de la Mégisserie, à Paris, est connu pour ses animaleries et ses pépiniéristes. Mais certains Parisiens ont surnommé ce quartier "le marché de la honte". Des centaines de plaintes auraient été déposées par des clients, et ce depuis plus de 20 ans, parce qu'ils avaient acheté à prix d'or des animaux en très mauvaise santé. Une enquête préliminaire avait été ouverte en mars 2012 à la suite de plaintes de clients et de la Société protectrice des Animaux (SPA), visant sept établissements.
Les chiens et chats qui étaient vendus là étaient importés des pays de l'Est, notamment la Hongrie et la République Tchèque mais aussi de Belgique. Ils étaient revendus à prix d'or dans ces animaleries, après avoir été achetés à bas prix dans ces pays. "Un chien acheté 150 euros en Hongrie était par exemple revendu à Paris dix fois le prix, avec un faux certificat vétérinaire", a expliqué Julien Soubiron, responsable adjoint de la cellule anti-trafic de la SPA. "Parmi les bêtes saisies, nous avons découvert des chiots plus jeunes qu'indiqué sur leurs papiers et donc qui ne sont pas correctement vaccinés contre la rage", a ajouté Julien Soubiron.
Un risque sanitaire. Mardi, le quai de la Mégisserie a été bouclé et les animaux ont été sortis des cages un par un. Car faute d'une vaccination correcte, les autorités ont estimé qu'il y avait un risque sanitaire. Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Paris, notamment pour "travail dissimulé", "tromperie", "transport commercial d'animaux vivants sans agrément" ou encore "introduction sur le territoire national d'animaux vivants non conformes aux conditions sanitaires ou de protection", a-t-on appris de source judiciaire. Les enquêteurs du Service national des douanes judiciaires et du Groupe d'intervention régional (GIR) de Paris, chargés de l'enquête, soupçonnent également des mauvais traitements infligés à ces bêtes et l'exercice illégal de la médecine vétérinaire.