Paris : pas d'incident à la manifestation propalestinienne

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avec Arthur Helmbacher et AFP , modifié à
Le cortège, autorisé par la préfecture de police de Paris, s'est élancé vers 18h30. Entre 14.500 et 25.000 personnes ont défilé.

INFO. Quelques jours après les violences de Barbès, une nouvelle manifestation en soutien aux Palestiniens de Gaza bat le pavé parisien mercredi. Plusieurs milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés en fin d'après-midi, place Denfert-Rochereau à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en grand nombre. Les participants, certains revêtus de keffiehs, d'autres arborant un simple autocollant proclamant "Boycottons Israël", sont partis vers 18h30 pour rejoindre les Invalides en début de soirée.

14.500 personnes défilaient ainsi mercredi soir, selon la préfecture de police, quand l'Association France Palestine Solidarité, l'un des organisateurs, en comptait 25.000.

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Oublier Barbes et Sarcelles, penser aux Gazaouis. Sous un long drapeau palestinien défilent des dizaines de manifestants, dont beaucoup semblaient sortir du travail. "Israël assassin, Hollande démission!" ou "Vive la Palestine, vive la résistance", scande la foule, tandis que des drapeaux des Verts et du PCF étaient agités sous l’œil de très nombreux policiers.

"Nous voulons parler de politique, pas de Sarcelles ou de Barbès. Nous voulons donner la preuve que nous sommes des gens responsables", a expliqué Taoufiq Tahami, président de l'association France Palestine Solidarité, un des organisateurs, en tête de cortège. "Nous sommes là pour dire stop aux massacres d'enfants et de civils. On se bat pour cette cause humaine pas pour des questions politiques ou religieuses", dit Samira Cheblal, une employée médicale, venue avec son mari Mehdi.

"Manifester, c'est la seule chose que l'on peut faire". Dans le cortège, et contrairement à d'autres manifestants, les débordements du weekend dernier n'ont pas empêché Mohamed de se rendre à la manifestation accompagné de ses trois filles de 9, 14 et 15 ans. Tous les quatre sont d'origine palestienne. "Ce ne sont même pas des soldats que l'on tue, ce sont des enfants. On a peur pour notre famille là-bas. On vient manifester, c'est la seule chose que l'on peut faire", dénonce une des adolescentes au micro d'Europe 1.

Bernard a quant à lui 71 ans et se déplace avec difficultés. Pour lui, il était impensable de ne pas participer au rassemblement. L'homme n'est cependant pas complètement rassuré : "ce que je redoute le plus, c'est de me retrouver parmi des gens qui ont de très mauvaises intentions et qui ne sont que des extrémistes", assure-t-il.

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Une manifestation particulièrement encadrée. Le rassemblement a été autorisé quelques jours après deux manifestations interdites qui ont dégénéré, y compris en violences antisémites. Les organisateurs, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, regroupement d'associations, de syndicats et de partis, "sont responsables et veulent une manifestation pacifique", a justifié un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Quatre organisations participant au rassemblement - CGT, NPA, Parti de gauche et PCF- devaient assurer le service d'ordre.

Le cortège était en outre encadré par "plus de mille policiers en tenue et en civil", selon une source policière.

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