Le système de défense de Nikola Karabatic sérieusement ébranlé. C'est du moins du moins ce qu'assure Libération dans son édition de mardi. Le quotidien a en effet eu accès au rapport de police sur l'affaire des paris suspects lors du match opposant Cesson-Sévigné à Montpellier (31-28), le 12 mai 2012. Alors que Nikola Karabatic a toujours assuré n'avoir jamais parié lui-même sur le match joué par son équipe - et auquel il ne participait pas - le rapport des enquêteurs prouverait que la star de l’Équipe de France de handball a menti.
"Ma copine s'en est servi". C'est une étude approfondie des téléphones des joueurs et de leurs compagnes qui a permis de déceler les failles de la défense du couple Karabatic. L'ancien champion olympique assure en effet que c'est sa femme, Géraldine Pillet, qui a parié sur le match sans l'en avertir, puis qu'elle a utilisé son portable pour télécharger et consulter l'application Parions.fr.
Entendu par les juges d'instruction en février dernier, le joueur avait déclaré : "que ce soit mon téléphone ou l'ordinateur que j'ai à la maison, tout le monde les consulte, que ce soit ma femme ou ma famille. Il est possible que ma copine s'en soit servi". L'ancien champion avait toutefois reconnu avoir remarqué l'apparition de cette application sur son téléphone. Une version confirmée par Géraldine Pillet lors de son audition.
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La géolocalisation contredit la version du joueur. Sauf que les études de géolocalisation des téléphones portables du couple, le 12 mai 2012, à 9h36, heure à laquelle l'application de paris sportifs a été consultée, prouvent que ce serait bien Nikola Karabatic qui a consulté la cote du match Cesson-Montpellier au moment de la mi-temps et non sa compagne qui ne se trouvait visiblement pas avec lui à ce moment.
"Il apparaissait que les zones de couverture respectives de ces téléphones étaient distinctes (…). Élément tendant à démontrer que l'auteur de cette consultation était bien Nikola Karabatic et non pas Géraldine Pillet", détaille le rapport de police consulté par Libération. Nikola Karabatic devrait donc être contraint de préciser son rôle dans cette affaire de pari sportif et de match truqué.
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Un mystérieux voyage à Ibiza. Un autre élément interpelle les enquêteurs : le retrait de 1.500 euros sur le compte de Nikola Karabatic, le 9 mai 2012, alors que ce dernier ne retire jamais d'argent liquide. Trois jours plus tard, sa femme parie cette même somme, en liquide.
Au juge d'instruction, le joueur avait assuré que cet argent avait été retiré pour préparer un voyage à Ibiza, prévu trois semaines plus tard. Un voyage sur lequel se penchent désormais les enquêteurs. Ces derniers ont en effet constaté que les joueurs présents en Espagne sont quasiment les mêmes que ceux participants au match Cesson-Montpellier.
Des "carences volontaires" des joueurs. Dans cette affaire, le jury d'appel de la Fédération française de handball (FFHB) a décidé en mars dernier de blanchir Nikola Karabatic de toute responsabilité dans l'affaire des paris suspects. En conséquence, sa suspension de six matches prononcée en première instance par la Ligue nationale de handball (LNH) a été levée. En revanche, la suspension de six matches prononcée contre les quatre joueurs qui ont eux avoué avoir parié - Mladen Bojinovic, Samuel Honrubia, Luka Karabatic et Primoz Prost - a été confirmée.
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Au total, treize personnes, dont cinq joueurs de Montpellier et deux ex-Montpelliérains transférés au PSG cet été, ont été mis en examen pour escroquerie aux dépens de la Française des Jeux. Un pré-rapport rendu la semaine dernière embarrasse d'ailleurs les joueurs. Un spécialiste chargé d'analyser le comportement des handballeurs a conclu à "une carence volontaire" du niveau de jeu.
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