L’INFO. Le gardien de but de Montpellier Mickaël Robin a été mis en examen mardi dans l'affaire de soupçons de paris truqués du match de handball Cesson-Montpellier du 12 mai 2012, a indiqué son avocat Marc Gallix. Il aurait participé à l'organisation des paris, avoir tenté d'effectuer des paris par l'intermédiaire de sa compagne et avoir volontairement sous-joué la première période de cette rencontre, a précisé l'avocat.
Le gardien de but de Montpellier, qui a toujours affirmé n'avoir jamais parié, a contesté les griefs du juge d'instruction Marie-Christine Desplat-Didier qui l'a entendu pendant plus d'une heure. Le joueur est mis en cause par des messages envoyés par son ex-compagne. Mais, selon lui, s'il était informé des paris, il n'y a jamais participé.
Un rapport de 50 pages sur un match. Un expert avait été mandaté spécialement pour revoir le match perdu par Montpellier contre Rennes, en mai 2012. Ce jour-là, Mickaël Robin est dans un jour "sans". En première mi-temps, le gardien n’arrête que 35% des tirs adverses, contre 35% en moyenne. L’expert met en cause son attitude, notant par exemple qu’il ne couvre pas assez sa droite face à un ailier de Rennes.
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L’entraîneur le défend. Les avocats de la défense jugent le rapport absurde. Selon les informations recueillies par Europe 1, le gardien a surtout été défendu par son entraîneur, récemment entendu par les juges. Pour Patrice Canayer, Mickaël Robin est un joueur "qui a du mal à maîtriser ses émotions, et qui peut perdre sa technique".
Karabatic à Biarritz. Reste que des paris ont bien été pris par des joueurs ou par leurs proches, contre leur propre équipe. Parier n’est pas une infraction pénale, ont répété les avocats. Mais les enquêteurs estiment qu’il y a trop de mensonges. D’après les informations d’Europe 1, Nikola Karabatic, qui met en cause les expertises téléphoniques, séjournait ainsi à Biarritz lorsque des tickets gagnants ont été retirés dans un bar de cette ville. Autre élément : il n’y aurait jamais eu de paris sans la certitude que le match était truqué. Les enquêteurs doivent toutefois le démontrer formellement. Une tâche difficile, quand même l’entraîneur du club, qui a sermonné ses joueurs ce jour-là, est incapable de dire qu’ils ont mal joué volontairement.
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Seize personnes mises en examen. Au total ce sont désormais 16 personnes qui sont mises en examen dans cette affaire, parmi lesquelles huit joueurs, dont les frères Nikola et Luka Karabatic. Selon Me Gallix, la mise en examen de Robin est l'un des derniers actes d'instruction de l'affaire. Le juge doit encore entendre deux ou trois personnes cette semaines puis clôturer son instruction. Les réquisitions du procureur de la République sont attendues pour le mois de septembre et un procès en correctionnel est envisagé avant la fin de l'année.