Pour "Monsieur sécurité de l’école" il n’y a pas de solution miracle. Néanmoins des mesures peuvent être prises pour améliorer le quotidien dans les établissements scolaires. A la veille du lancement des états généraux de la sécurité à l'école, Eric Debarbieux, qui préside le conseil scientifique de ces rencontres, ainsi que l'Observatoire International de la violence scolaire, détaille les mesures à prendre pour l’école de demain.
Prof et super héros
Il souligne, entre autres, l’importance du corps enseignant dans la prévention de la violence. Pour lui, il est nécessaire de limiter le renouvellement des équipes enseignantes. "On ne peut rien faire sans des équipes stables", explique-t-il sur Europe1. "Une des énormes priorités, c’est la formation des enseignants avec notamment la gestion du stress", ajoute-t-il, expliquant qu’un professeur qui maîtrise sa classe est un premier pas fait contre la violence.
Pour Eric Debarbieux, rien n'est faisable sans des équipes stables :
Big brother dans les couloirs
Mais la sécurité ne passe pas seulement par des enseignants bien formés. Le ministre de l’Education, Luc Châtel, demande des moyens supplémentaires, notamment de la vidéo surveillance. "Des moyens supplémentaires pourquoi pas, mais surtout pour quoi faire ?", s’interroge Eric Debarbieux, qui n’élimine pas la possibilité de voir les caméras de surveillance se généraliser. "Mais l’expérience à montrer qu’elles ont d’avantage d’effets sur la protection des locaux, des voitures que sur les problèmes de violence interpersonnelle".
Starsky et Hutch dans la cour
Et la police à l’école, est-ce pour demain ? "Si c’est une police qui intervient parce qu’il y a un problème et que ça devient Starsky et Hutch qui débarquent dans la cour avec les gyrophares, là on est sûr que ça ajoutera de la violence. Mais si c’est une vraie police de proximité qui connait les élèves, alors là ça peut avoir une efficacité", explique-t-il soulignant qu’il faut différencier les problèmes de violence et de discipline.
Loin des yeux…
Si les actes de violence sont bien là, dans les cours de récréation, Eric Debarbieux précise : "je ne crois pas à la montée d’une violence partout en France, mais je pense qu’il y a une aggravation de la violence qui est très fortement liée au phénomène d’exclusion". Le scientifique souligne qu’il peut être utile dans certains cas de prendre des mesures d’éloignement vis-à-vis de certains élèves violents. Mais "tout éloignement doit être pensé pour le retour" du jeune dans l’établissement, précise-t-il. Autre clef de la lutte contre la violence : les parents. Pour Eric Debarbieux, on ne peut rien faire sans les intégrer au dispositif de lutte pour la sécurité.