En son absence, Brice Hortefeux a été jugé vendredi par le tribunal correctionnel de Paris, après la plainte déposée par le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap) pour "injure publique et raciale". Le procureur de la République n’a pas requis la condamnation du ministre de l’Intérieur. Mais il n’a pas demandé non plus sa relaxe.
Pourquoi un tel réquisitoire ? Pour le ministère public, l'injure raciale, qui valait à Brice Hortefeux d’être poursuivi, est bien constituée. Le procureur a parlé de déclarations "outrageantes". Mais la responsabilité du ministre, elle, n’est pas caractérisée dans cette affaire. Le procureur de la République estime en fait que rien ne prouve que Brice Hortefeux savait qu’il était filmé. Le dialogue ne serait alors pas public, ce qui écarterait l'"injure publique et raciale".
L’affaire remonte au 5 septembre dernier :
Sur le campus de l'université des Jeunes UMP, à Seignosse, dans les Landes, Brice Hortefeux croise Amine, un jeune militant UMP d'origine arabe, qui lui demande de poser pour une photo. D’autres militants autour tiennent alors à préciser au ministre qu’Amine "est kabyle. Il mange du cochon...".
Brice Hortefeux lance alors : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype". Avant d’ajouter : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".
Des "regrets"
Face à la polémique, Brice Hortefeux avait ensuite exprimé ses "regrets", parlant d'une controverse "inutile et injuste". Il avait expliqué qu’il n’avait voulu faire "aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite". Puis, il avait glissé que ses propos concernaient les Auvergnats.
Au final, les faits pourraient être requalifiés en "injure raciale", ce qui n'est plus un délit mais une infraction. L’affaire a été mise en délibéré au 4 juin prochain.