Duel au soleil sur une plage de Berck-sur-Mer. Deux moustachus se font face : d'un côté un mammifère marin de trois cent kilos qui se roule sur le sable, de l'autre Fabrice Gosselin. Ce pêcheur à pied est le leader de la fronde anti-phoque de la Baie de Somme.
Agressé par un phoque
Car rien ne va plus entre les phoques et les pêcheurs de la Côte d'Opale, exaspérés par la prolifération des ces mammifères gourmands en poissons. Ils n'étaient qu'une poignée il y a cinq ans, mais seraient aujourd'hui entre 400 et 600. Une vraie nuisance selon les pêcheurs qui réclament que des mesures soient prises pour préserver leur activité.
"Il y a quelques mois, un pêcheur de crevettes, à Berck, s’est fait agresser par un phoque", raconte Fabrice Gosselin, agacé. "Et maintenant quand quelqu’un va à la pêche et voit un phoque, il remballe tout et repart", ajoute-t-il.
Un quota de phoques
Fabrice Gosselin regrette la prolifération de ces animaux qui empêche les pêcheurs de faire leur travail. "Il y a avait un spot de pêche près du Touquet où 150 pêcheurs se rendaient chaque jour, il y quatre-cinq ans. Aujourd’hui, il n’y en a plus un seul", explique-t-il.
Outre leur comportement agressif, les phoques sont des animaux très gourmands. Chacun d'entre eux engloutit, chaque année, une tonne de poisson. Un appétit qui n’est pas sans conséquences sur les prises des pêcheurs, de moins en moins fournies.
Les pêcheurs voudraient, aujourd'hui, qu’un quota de phoque à ne pas dépasser soit instauré. Une demande qui a suscité la colère de la protectrice des animaux Brigitte Bardot qui dénonce un collectif "hors-sujet". Mais les pêcheurs de la baie de Somme sont déterminés : "qu’elle [Brigitte Bardot] vienne et on la fera changer d’avis !"