Le gouvernement a demandé lundi à toutes les grandes écoles d'accueillir 30% d'étudiants boursiers d'ici trois ans. "L’idéal républicain, c’est que dans chaque famille on puisse se dire ‘si j’ai un enfant qui a du talent, qui est bon à l’école et qui travaille : toutes les portes sont ouvertes’", a expliqué lundi soir sur Europe 1 la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse. "Je n’accepte pas qu’on associe l’ouverture sociale avec la baisse du niveau", a répondu Valérie Pécresse aux détracteurs de ces quotas.
"Il y a moyen de réfléchir à une meilleure mesure de l’intelligence pure. Je pense qu’il y a des jeunes à très fort potentiel qu’on ne détecte pas et à qui on ne donne pas au lycée les moyens d’oser la grande école", a-t-elle regretté. "La question c’est : est-ce qu’il n’y a pas Mozart qu’on assassine quelque part en France aujourd’hui ?"
Valérie Pécresse veut que les étudiants boursiers passent les mêmes épreuves que les autres lors des concours d’entrée aux grandes écoles. Elle ne veut "pas affadir les concours", mais revoir certains critères discriminants comme l’anglais. "Il n’est pas question de diminuer l’exigence de professionnalisation qui passe par l’anglais", a-t-elle précisé tout expliquant qu’elle voulait qu’il soit obligatoire pour tous les étudiants en premier cycle universitaire.
"L’objectif c’est l’ouverture sociale de toutes les écoles. Simplement s’il y a des grandes écoles dans lesquelles il y a une spécificité qui explique qu’il sera plus difficile pour eux d’atteindre cet objectif, nous en discuterons", a nuancé Valérie Pécresse qui citait notamment Normale Sup "qui a pour vocation de générer des Prix Nobel". En revanche, "il n’y a aucune raison pour que les écoles de commerce ne se fixent pas toutes cet objectif".
La ministre est confiante et pense que l’objectif fixé est atteignable. Elle explique qu’il y a déjà une très forte dynamique : "on a dès aujourd’hui, dans les plus grands lycées, de 25 à 30% de boursiers dans les classes préparatoires aux concours des grandes écoles
> 30% de boursiers d’ici 3 ans