Alors que le tribunal de Reims doit statuer sur la possibilité de priver un pédophile de réseaux sociaux, Justine Atlan, directrice de l'association de protection de l'enfance sur internet, e-enfance, a déploré mercredi sur Europe 1 le décalage entre la justice et la réalité.
"La justice ne prend pas encore en compte ces nouveaux lieux virtuels mais qui sont des lieux de rencontres réels d’enfants où ils sont particulièrement représentés", a regretté Justine Atlan sur Europe 1.
La directrice d'e-enfance a souligné que les mesures d'application des peines pouvaient prévoir "d’interdire" à un délinquant sexuel "qu’il aille s’inscrire, avoir un profil sur un réseau social où l’on sait que les jeunes sont très majoritaires. C’est un lieu de prédilection de rencontres avec ces enfants qui sont directement là et de façon naïve", a-t-elle poursuivi.
Enfin, Justine Atlan a regretté le manque de moyens "des cellules spécialisées de lutte contre la cybercriminalité". "La délinquance sur internet est exponentielle et ces problèmes là notamment. On court derrière la réalité qui se démultiplie", a-t-elle développé.
"Et si un justiciable ou un citoyen se rend compte que quelqu’un qui ne devrait pas être là est là alors on le signale", a justifié Justine Atlan. "Sur Facebook, il y a un mode de signalement particulièrement prévu pour les condamnés pour contact sexuel avec des mineurs. A ce moment là, le compte est bloqué", a-t-elle conclu.