Il défend la réforme des rythmes scolaires, mais se défend d'avoir taxer de corporatiste le corps enseignant. Vincent Peillon, invité du Grand rendez-vous sur Europe 1 dimanche matin, a répété son attachement à l’abandon de la semaine de quatre jours. " Il est mieux d'aller en cours trois heures le mercredi matin pour faire des maths et du français plutôt que faire ça en fin de journée quand les enfants sont fatigués", a-t-il estimé, jugeant inacceptable que les enfants n'aient que 144 jours de classe par an, engendrant "des journées surchargées", selon lui.
"Les plus expérimentés dans les zones difficiles"
Le ministre de l’Education national s’est en revanche défendu d’avoir fustigé le corporatisme au sein du corps enseignant. "Je n'ai jamais laissé entendre qu'il y avait un conservatisme au coeur de l'Education nationale, NDLR]", s'est-il défendu. "Personne ne va souffrir, je veux l'école de la bienveillance. Je ne crois pas à ces histoires de corporatisme", a-t-il ajouté, souligné, néanmoins, que "si on ne trouve plus de professeurs en France, c'est que le métier est difficile. Il faut donc apporter de l'attention à ces professionnels".
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A trios jours de l’appel à manifester lancé par le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire - qui demande un report de la réforme à septembre 2014, afin que la réforme ne soit pas "bricolée" - Vincent Peillon s'est dit favorable à ce qu'"on mette les professeurs les plus expérimentés dans les zones où il y a le plus de difficultés". Pour le ministre de l'Education nationale, il suffira de mettre en place "des tas d'aménagements de services".
"Repenser l'éducation prioritaire"
Le ministre a rappelé que le taux d'échec dans les zones d'éducation prioritaire est aujourd'hui de 35%, au collège. Une situation qui nécessite donc "repenser l'éducation prioritaire" en mettant en place "une stabilisation des équipes, en attirant ceux qui ont le plus d'expérience et en leur permettant de travailler ensemble".
Le ministre a estimé qu'il faudrait "plusieurs années d'action, dans la même direction", pour reconstruire le système éducatif, fustigeant le programme éducatif mené par le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy.
Les réformes de l'éducation entreprises sous la droite "n'ont malheureusement pas encore produit la plénitude de leurs effets négatifs", estime, d’ailleurs, Vincent Peillon dans son livre "Refondons l'école" à paraître mercredi. "Les suppressions massives de postes (80.000 en cinq ans), la disparition de la formation des enseignants, l'assouplissement de la carte scolaire, la semaine de quatre jours, n'ont malheureusement pas encore produit la plénitude de leurs effets négatifs", écrit le ministre. Il faut donner "la priorité aux primaires, à la formation des enseignants, au recrutement et à la réforme des rythmes scolaires", a-t-il conclu.