Un mois après l’appel de détresse lancé en fin d’année par les Restos du cœur et relayé par Europe 1, le constat est accablant. Alors que l’association, lancée par Coluche, demandait cinq millions d’euros pour faire face à l’augmentation de la demande sur l’ensemble de la campagne hivernale, aujourd’hui le compte n’y est pas.
Certains soirs, devant les associations plusieurs dizaines de personnes repartent le ventre vide, selon des informations d’Europe 1. La raison ? L’organisation n’a plus de soupe, ni de plat chaud à offrir. Les bénévoles confient à demi-mot ne pouvoir remplir les assiettes à ras bord, comme les années précédentes. Et ils avouent que même en rationnant la nourriture, cela ne suffit pas à servir tout le monde et la distribution tourne parfois à la bagarre. Conséquence : certains habitués n’y mettent plus les pieds.
Besoin de l’aide de la grande distribution
Pourquoi n’y a-t-il pas assez de nourriture pour les personnes dans le besoin ? La première raison est l’augmentation de la demande. "Depuis le début de cette campagne, nous enregistrons encore de l'ordre de 5 à 8% de personnes supplémentaires, avec parfois, dans certains départements, des pics pouvant atteindre jusqu'à 15%", déplorait fin décembre le président des Restos du Coeur.
Mais ce n’est pas le seul motif. L’aide de la grande distribution tarde à venir. Au lendemain de Noël, le secrétaire d’Etat au commerce, Frédéric Lefebvre, avait annoncé que les grands groupes de supermarchés étaient prêts à venir en aide aux associations. Seulement, plus d’un mois après cette déclaration, rien n’est fait. La grande distribution assure que les colis sont prêts et qu’il ne reste plus qu’aux associations à venir les chercher.
Un problème de logistique ?
Mercredi, lors d’une réunion entre le secrétaire d’Etat, les groupes industriels et les associations, la logistique a été revue. "Ca n’est pas simple à mettre en œuvre. Ces tonnes de marchandises qu’il faut aller les chercher… C’est un problème d’organisation, mais tout ça est en train de se faire", a expliqué Frédéric Lefebvre au micro d’Europe 1.
Une bonne nouvelle toutefois : des engagements ont été pris. "La grande distribution a dit : ‘on s’engage à donner 8% de plus aux associations qui organisent des collectes’. Plus encore, ils ont décidé de faire le point dans leurs stocks pour donner des produits supplémentaires. L’opération est sur les rails", s’est réjoui Jean Louis Calins, responsable du secours populaire dans le Nord et présent à cette réunion.
Au total, le montant de ces dons exceptionnels a été fixés à 6.300.000 euros.