Les pesticides seraient responsables de 10% des décès dans le monde, selon l'OMS. Problème, en France, tout le système agricole est basé sur les pesticides. Selon l'INRA, l'Institut National de Recherche Agronomique, les plantes utilisées aujourd'hui, celles sélectionnées depuis 50 ans, ou du moins leur grande majorité, ne pourraient pas survivre sans pesticide. Il est donc impossible de produire sans ces produits.
Un avis partagé par la plus grande majorité des spécialistes, dont Isabelle Delpuech, porte-parole de l'Union des fabricants de pesticide. "Par exemple, pour du blé, le rendement moyen est de 70 quintaux par hectare avec des pesticides. Sans ces produits, on tombe à 40 quintaux à l'hectare à cause des maladies, des insectes ou encore des mauvaises herbes", explique-t-elle au micro d'Europe1. Et d'ajouter: "autre exemple, les pommes de terre. Au 18e siècle, le mildiou a ravagé la production en Irlande provoquant la famine et l'exode d'une grande partie de la population. Or cette maladie ne peut être combattue qu'en utilisant des pesticides."
Condamnés à vivre avec des pesticides?
La France est le premier pays consommateur de pesticides en Europe, le troisième dans le monde. Si les pesticides sont indispensables dans le système actuel, il est possible d'en changer. Dans un premier temps, la quantité de pesticides utilisée peut être réduite et de manière très rapide, comme l'indiquent des travaux de l'INRA.
En effet, en choisissant des variétés de plantes différentes, en modifiant la date des semis ou encore en alternant des cultures complémentaires sur le même sol, il est possible de diminuer très fortement les attaques de champignons ou d'insectes. Mécaniquement, l'emploi de pesticides est donc réduit.
Ainsi, dans ces conditions, l'INRA indique qu'une diminution de 30% de pesticides n'auraient quasiment pas d'impact sur les rendements ni sur le revenu des agriculteurs.
En revanche, il serait bien plus difficile de s'en passer complètement. "Pour cela, il faudrait une refonte complète de notre agriculture et notamment mettre un terme à la monoculture", explique l'agronome Marc Dufumier, soulignant "cela prendrait 30 ou 40 ans".
Dernière solution, avoir recours aux OGM tant décriés par le gouvernement français et notamment au Monsanto 810. Cet OGM constitue par exemple le meilleur protecteur du maïs contre son principal ennemi, la pyrale.