L'ancien maire de Nice (1995-2008) Jacques Peyrat, qui ambitionne de reprendre en 2014, avec le soutien du FN, la 5e ville de France à l'UMP Christian Estrosi, devra auparavant convaincre la justice qu'il n'est pour rien dans une affaire d'emplois fictifs jugée mardi. Il est reproché au successeur de Jacques Médecin d'avoir "détourné des fonds émanant du budget communal" entre 2001 et 2008, un délit passible de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Si Jacques Peyrat, 80 ans, était ravi il y a encore quelques semaines de parler à la presse pour évoquer les législatives - il a finalement échoué à se qualifier pour le second tour face à l'UMP Eric Ciotti -, sur le front judiciaire, la donne est bien différente. "Je n'ai rien à dire à la presse", répond cet avocat pénaliste réputé. "La justice est saisie. Les explications, je les donnerai à mon juge".
L'affaire est pourtant d'importance car l'ancien édile encourt l'inéligibilité. Un tel caillou serait bien gênant dans la chaussure d'un candidat aux prochaines municipales. Ancien compagnon de Jean-Marie Le Pen chez les parachutistes en Indochine et ex-membre du Front national, un temps converti à l'UMP, Jacques Peyrat n'a jamais été condamné dans une quelconque affaire de corruption.
L'ancien maire a pourtant senti le vent du boulet. Ainsi, durant son deuxième mandat à la mairie de Nice, plusieurs proches de l'ancien sénateur ont été épinglés par la justice, pour des affaires de Pots de vin ou de favoritismes.