Rarement un ouvrier aura été tant suivi pour son arrivée à l'usine à 6 heures du matin. Mercredi, c'est sous les crépitements des flashs que Philippe Poutou a retrouvé, tout sourire, le chemin de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde. Après cinq semaines de congés pas vraiment reposantes, pour mener sa campagne présidentielle, l'ex-candidat du NPA est redevenu réparateur de machines-outils.
Réveil à 4h45 pour embaucher à 6 heures
Mercredi matin, le réveil de Philippe Poutou a sonné à 4h45. Et à 6 heures, le délégué CGT de l'usine était prêt à pointer. "J'ai un badge mais je ne sais plus où je l'ai mis... Ah si, il est là !", rigolait l'ouvrier, quelques minutes avant le reprendre le travail.
Après le rythme éreintant de la campagne, Philippe Poutou s'est dit "content" de retrouver ses collègues. "C'est bizarre, d'habitude je ne suis pas content d'aller à l'usine", sourit-il. "Ça fait partie d'une vie normale, de la vie de tous les jours. Ça fait du bien pour l'équilibre", assure l'ouvrier.
Ses collègues attendaient eux-aussi son retour avec impatience. "Bienvenue !", lui lance l'un d'eux à l'entrée de l'usine. "Tu nous as manqué", renchérit un autre. "On est fiers de lui", assure encore un ouvrier.
"La campagne électorale, on savait bien que c'était un épisode"
Philippe Poutou reste lucide sur sa candidature à la présidentielle. "La campagne électorale, on savait bien que c'était un épisode, un moment pas forcément facile à passer. Mais là, c'est fait !", a déclaré le successeur du facteur, Olivier Besancenot.
La page n'est cependant pas tout à fait tournée, puisque Philippe Poutou compte bien encore discuter de son incroyable expérience avec ses collègues. "J'espère qu'on va discuter des élections, de politique", dit-il. "Je n'ai pas pris de recul pour l'instant, je suis encore un peu dedans", confie d'ailleurs l'ancien candidat.