Le contexte. Le ministère de la Santé a annoncé que la fin du remboursement de la pilule de troisième génération, trop utilisée en France selon l’agence du médicament (ANSM), va être avancée de six mois, au 31 mars 2013. Marisol Touraine a aussi demandé à l’ANSM que "la pilule de 2e génération soit systématiquement privilégiée, sauf situations particulières".
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L'inquiétude monte. Ces deux dispositions ont entraîné de nombreuses interrogations chez les utilisatrices de pilules contraceptives. Jeudi, le planning familial a ainsi été littéralement pris d’assaut à Maisons-Alfort. Au micro de BFMTV, une jeune fille résume les craintes : "à long terme, on ne sait pas ce qu’on peut faire… Pour le moment on va la prendre, après on ne sait pas ce qui va arriver donc… C’est ce qu’il fait le plus peur en fait". Un cas loin d’être isolé.
Une ministre qui souffle le chaud et le froid. La décision de dérembourser plus tôt que prévu a été saluée par les uns, et fustigée par les autres. Alors jeudi, Marisol Touraine a tenu à dédramatiser ce débat qui enfle. "Il faut éviter de donner le sentiment que la pilule serait un danger", a commenté la ministre de la Santé à l'issue du conseil des ministres, avant de rappeler, tout de même, que "c'est un médicament. Et à ce titre elle ne peut pas être banalisée (...) Il faut être très attentif, considérer que les pilules de 3e ou 4e génération n'apportent pas forcément quelque chose de positif par rapport aux pilules de 1ère ou 2e génération", a-t-elle ajouté.
Faut-il arrêter de prendre la pilule ? Cette question trotte dans la tête de nombreuses femmes. La réponse est catégorique et émane d’une gynécologue Danielle Gondry : non, "surtout si on supporte bien sa pilule, il ne faut pas l’arrêter. Il faut prendre avis auprès de son gynécologue, de son médecin généraliste ou d’une sage-femme qui a prescrit la pilule pour voir s’il faut l’interrompre ou pas". De son côté, le Collège des gynécologues et obstétriciens français (Cngof) a appelé à la prudence face à une nouvelle "panique à la pilule" qui, comme en 1995 au Royaume-Uni, pourrait entraîner une "vague d'IVG". Après avoir rappelé que le risque se manifeste surtout "dès les premières semaines", ces spécialistes assurent, comme la gynécologue, qu’ "il ne faut pas modifier une contraception établie depuis plusieurs mois".