Une cinquantaine de perquisitions ont été menées mardi et mercredi en France dans le cadre d'une vaste affaire de piratage informatique dont l'enquête avait débuté aux Etats-Unis, a déclaré le parquet du tribunal de grande instance de Paris.
"Blackshades". Les perquisitions, menées par des services spécialisés de la police judiciaire (PJ) chargée de lutter contre la cybercriminalité, ont visé de présumés possesseurs d'un logiciel qualifié de "malware" (malveillant) dit "Blackshades" (ombres noires) développant un programme destiné à nuire à des systèmes informatiques, disponible pour 40 à 100 dollars par an seulement. Blackshades permet en effet de pénétrer à distance un ordinateur et d'en extraire des données confidentielles (codes bancaires...).
"Blackshades" a été diffusé à grande échelle il y a environ trois ans sur des forums clandestins surtout en Inde, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Fin 2012, à Tucson (Arizona), selon les mêmes sources, le FBI avait mené une série d'interpellations car des données financières avaient été piratées. Le FBI avait poursuivi ses investigations sur ce logiciel "malveillant" et récemment alerté plusieurs pays, dont la France, ont dit les sources confirmant une information de RTL.
Une sous-direction spéciale. La Direction centrale de la PJ (DCPJ) a effectué 29 perquisitions partout en France. Elles ont visé de présumés utilisateurs de "Blackshades" figurant sur une liste fournie par les Américains après l'interpellation d'un revendeur. Si trois d'entre eux ont été relâchés, les 26 autres sont désormais placés en garde à vue. Parmi eux, 7 reconnaissent la détention du logiciel et son utilisation à des fins malveillantes. Les autres affirment s'être servis de Blackshades sans intention de nuire.
La DCPJ se dote progressivement d'une sous-direction spécialisée dédiée à la lutte contre la fraude informatique, les piratages, les dérapages sur les réseaux sociaux et tout ce qui relève de la cybercriminalité plus généralement afin de contrer un "phénomène en pleine expansion".