Le parquet de Paris a ouvert le 21 mai une enquête préliminaire après que l'ancien trader de Société Générale, Jérôme Kerviel, a déposé plainte, fin avril, pour subornation de témoin, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a-t-on indiqué de même source.
Actuellement en détention depuis le 18 mai, l'ancien opérateur de marché avait déposé plainte contre son ancien employeur pour subornation de témoin, en l'occurrence son ancien supérieur hiérarchique direct. Supérieur direct de l'ancien trader durant près d'un an jusqu'à la révélation des faits, Eric Cordelle avait intenté, en avril 2008, une action aux prud'hommes contre la Société Générale pour contester les conditions de son propre licenciement par la banque, selon Me Koubbi.
Début février 2013, Eric Cordelle s'était désisté de cette action. Lors des deux procès, il avait assuré n'avoir rien su des colossales prises de position à risque de Jérôme Kerviel. Une chronologie jugée "troublante" par Jérôme Kerviel et son conseil. Selon Me Koubbi, qui s'appuie notamment sur une lettre anonyme, Eric Cordelle aurait perçu un peu plus d'un million d'euros de la Société Générale quelques jours après que la cour d'appel de Paris a confirmé le jugement de première instance et condamné Jérôme Kerviel, en octobre 2012. En promettant à Eric Cordelle une importante indemnité avant qu'il ne témoigne aux deux procès, la banque se serait rendue coupable de subornation de témoin, estime l'avocat.