2.500 professeurs de SES (sciences économiques et sociales), soit la moitié d’entre eux, ont déjà signé une pétition contre les nouveaux programmes, applicables dès la rentrée 2011. La contestation se cristallise autour de la disparition de la notion de "classes sociales" des programmes de 1re ES, publiée au Journal officiel en juillet dernier. Cette notion est notamment au cœur de l’étude des thèses du philosophe et économiste Karl Marx, dont l’ouvrage-phare est d’ailleurs Les Luttes des classes en France.
Ne pas parler de "classes sociales" aux élèves "empêcherait de leur donner des outils de compréhension véritablement importants", car la notion permet de "s’emparer d’un débat de société", a estimé Erwan Le Nader, secrétaire général de l’Apses (association des professeurs de SES), joint par Europe 1.
La pétition, mise en ligne en juin 2010, demande notamment "un moratoire sur l’application du programme de Première". Autre requête, la convocation par le ministère de l’Education d’un nouveau groupe d’experts, qui élaboreraient un autre programme.
Le ministère "incohérent"
De son côté, le ministère de l’Education, contacté par Europe1.fr, ne voit pas le problème. La notion de "classes sociales" sera développée dans le programme de terminale ES, assure-t-on au ministère. Un programme, qui, précise-t-on, n'est pas encore acté.
Pour Erwan Le Nader, parler de "classes sociales" en terminale ne suffit pas : "le programme de Première est censé donner les bases aux élèves. Il y a une incohérence". Ultime chance de se faire entendre pour les profs de SES en colère, le ministre Luc Chatel doit recevoir la présidente de l’Apses Marjorie Galy le 19 janvier prochain.