Comme tous les services publics, Pôle emploi est contraint de réduire ses frais de fonctionnement, selon les exigences du gouvernement. Les agents étant déjà surchargés de travail, il était impossible de couper dans les effectifs, alors que le chômage se maintient à un haut niveau (9,7% en juin). Le conseil d’administration de l’agence a donc décidé d’optimiser la surface de travail, révèlent mardi Les Echos.
La taille des nouvelles implantations sera donc revue à la baisse, de 10 % en moyenne. Et ces implantations s’annoncent nombreuses, séquelles de la fusion entre l’ANPE et les Assedic. Ainsi, sur les 907 sites mixtes recensés en mai 2010, seuls 138 sont considérés comme pérennes par le Conseil économique, social et environnemental, cité par Les Echos.
Moins de m2 pour chaque agent
Concrètement, cela correspondra sur le terrain à une baisse de la surface moyenne par agent : de 34,93 à 30,51 m2 dans les plus petites agences, et de 24,66 à 21,5 m2 dans les plus grandes, employant plus de 70 personnes. Le bureau des directeurs d’agence sera plus petit, ainsi que les espaces détentes du personnel, comme la cafeteria et les salles de réunion. En revanche, l’espace d’accueil des chômeurs ne sera lui pas rogné.
En fait, les dirigeants de Pôle emploi partent du principe que le taux de présence des agents n’est jamais de 100 %, puisqu’il y a les vacances, les congés maladie, ou encore les formations. Tout a donc été redimensionné en fonction du nombre d’agents présents en moyenne et non plus de l’effectif total. Le même constat vaut pour le nombre de postes de travail, qui ne seront plus 1 par agent, mais 0,9.
Les syndicats sont mécontents
Les syndicats ont fait part de leur mécontentement face à ce projet. "On est déjà dans une situation de stress multiforme, il ne fallait pas en rajouter", a pesté Noël Daucé, membre du bureau SNU-Pôle Emploi - FSU syndicat national unitaire. "il y avait d'autres priorités, là, ça paraît totalement incongru. Il y aura certainement des conflits à l'automne." Par ailleurs, FO, dans une lettre ouverte à Christian Charpy, directeur général du Pôle, dénonce une "hémorragie des moyens de fonctionner", alors que le SNU-FSU a fait part de sa crainte quant à la productivité des agents.