L'HOMMAGE. "La police nationale est aujourd'hui en deuil, nous le sommes avec elle". Par ces mots, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a rendu un dernier hommage aux deux policiers morts jeudi sur le périphérique parisien. Il présidait mardi une cérémonie d'obsèques rassemblant près d'un millier de personnes dans la cour d'honneur de la préfecture de police de Paris. Le même jour, de nombreux rassemblements silencieux de policiers étaient prévus dans toute la France.
Acte "irréparable" et "inexcusable". Évoquant un acte "irréparable" et "inexcusable", le Premier ministre, qui a dit comprendre "l'émotion" ressentie par ses "camarades", a lancé aux policiers : "ceux qui s'attaquent à vous s'attaquent à l’État". Avant cette cérémonie, le chef du gouvernement, accompagné du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, a rencontré les familles des deux policiers de la Bac de nuit, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tués jeudi par un chauffard ivre, sans permis et récidiviste qui également grièvement blessé un troisième fonctionnaire.
Le chauffard et son passager ont tous les deux été mis en examen et écroués samedi. La mort de ces deux fonctionnaires de police, tous les deux faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume, a provoqué un vif émoi au sein de la police.
Rassemblements et marche blanche. Ces obsèques ont été accompagnées de nombreux rassemblements silencieux devant plusieurs commissariats et services de police dans toute la France, après l'appel lancé par les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Unité-SGP et Alliance. A Lille, près de 200 policier, dont près de la moitié en tenue, se sont ainsi rassemblés silencieusement peu avant midi. Ils étaient également près de 200 à l'intérieur du commissariat central de Toulouse, et une centaine à Bobigny, en Seine-Saint-denis. A Marseille, 150 à 200 policiers ont observé une minute de silence.
Une marche blanche, organisée spontanément en dehors des organisations syndicales, devait s'est déroulée porte Maillot à Paris en début d'après-midi, en hommage aux deux fonctionnaires tués. Une source syndicale policière avait indiqué dans un premier temps que les familles des victimes avaient demandé à ce que cette marche soit annulée. Mais la femme d'une des victimes a démenti sur sa page Facebook.