L'enquête. Quatre jours après la mort d'un bébé in utero alors que sa mère n'avait pas pu accoucher à la maternité de Port-Royal à Paris, Europe 1 a pu prendre connaissance des premiers éléments de l'enquête interne menée par la direction des Hôpitaux de Paris. Et selon nos informations, contrairement à ce qu'affirment les syndicats depuis le drame, il y avait suffisamment de lits disponibles jeudi dernier lorsque la jeune femme s'est présentée. Mais un problème d'organisation aurait empêché son admission.
Une guerre interne. En fait, la maternité de Port-Royal est répartie sur deux ailes de bâtiment, chacune hébergeant son propre service d'obstétrique. Or chaque unité est dirigée indépendamment l'une de l'autre, par deux chefs qui ne s'entendraient pas. Résultat, une absence de communication et aucun transfert de patient possible.
C'est ce qui aurait conduit au drame de la semaine dernière. Lorsque la jeune femme est arrivée jeudi dernier à son rendez-vous, le service où elle s'est présentée était effectivement surchargé. L'autre unité aurait pu l'accueillir dans de bonnes conditions. Mais le transfert n'a pas eu lieu.
Un examen incomplet. Une sage-femme a tout de même pris le temps d'effectuer un monitoring, c'est-à-dire un enregistrement du rythme cardiaque du foetus. Le test n'aurait révélé aucune anomalie. Mais selon les informations d'Europe 1, la prise en charge aurait été incomplète : en effet, après avoir laissé partir la patiente, la sage-femme l'aurait rappelée parce qu'elle avait oublié de lui demander si le bébé bougeait.
Les conclusions définitives de cette enquête interne devraient être rendues publiques le mois prochain. En attendant, l'AP-HP a commencé à contacter toutes les femmes enceintes suivies à Port-Royal pour les rassurer sur la qualité du service.